L'impératif de lutter, à travers une «démarche globale», contre la cybercriminalité et la prise en compte de la cyber-sécurité par les institutions nationales et entreprises publiques et privées ont été soulignées mercredi à Alger par le secrétaire général du ministère de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, Abderrazak Henni. «Nous sommes appelés chacun dans sa position à s'intégrer dans une démarche globale de lutte contre la cybercriminalité au côté de toutes les parties prenantes», a indiqué M. Henni à l'ouverture d'un séminaire sur la cyber-sécurité, organisé par deux entreprises algériennes spécialisées dans la sécurité des réseaux informatiques, à savoir le SSRI et ITS2. M. Henni a souligné la nécessité de la mise en place d'une formation en matière de cyber-sécurité afin, a-t-il dit, d'»optimiser» la lutte contre la cybercriminalité au sein des entreprises algériennes, appelant à cet égard, à une implication «efficace» des universités, écoles et centres de formation professionnelle algériens. Il a relevé que son département ministériel s'atèle à faire prendre conscience aux entreprises algériennes des divers risques qui les guettent en matière de protection des données les concernant et, notamment, transitant par l'Internet. Il a cité certaines informations qui peuvent être exploitées par les cybercriminels tels que les dossiers des clients, l'historique des ventes, les listes des contrats de l'entreprise, les renseignements sur les employés, les informations financières, les brevets et les marchés. M. Henni a réitéré, à cette occasion, la disponibilité de son département ministériel à œuvrer «significativement» au développement du dispositif réglementaire de lutte contre la cybercriminlaité ainsi qu'à toute autre initiative versant dans cet objectif. «Une campagne d'information sur les moyens juridiques et judiciaires de lutte contre ce fléau est nécessaire et à prévoir», a-t-il ajouté. La cyber-sécurité, un enjeu réel en 2013 De son côté, le directeur général de SSRI, Abdelaziz Derdouri, s'est penché sur les «enjeux réels» de la cyber-sécurité en 2013. Il a noté une augmentation de 42% des cyber-attaques contre la PME/PMI en 2012 avec pour objectif «le vol de la propriété intellectuelle», estimant que les cyber-attaques contre les petites entreprises «continueront à augmenter car elles sont plus vulnérables et n'offrent pas de résistance aux intrusions». Selon lui, les petites entreprises sont généralement moins prudentes dans leurs cyber-défenses pensant que ce sont les grandes entreprises qui représentent le plus d'intérêt pour les cybercriminels. Les cybercriminels visent généralement à prendre le contrôle d'un système informatique tels que le vol de données (secrets militaires, diplomatiques ou industriels, données personnelles, bancaires, etc.), à empêcher le fonctionnement de systèmes et à déstabiliser des économies. Une cyber-attaque contre les institutions ou entreprises constitue «une menace à la sécurité nationale aussi sérieuse qu'une attaque menée par des armes conventionnelles», a-t-il dit, estimant que l'interruption des réseaux des infrastructures sensibles «pourrait se traduire en effets économiques catastrophiques et ébranler considérablement la confiance et la stabilité d'un pays». «La cyber-menace est en train de devenir la menace principale avant le terrorisme à cause des préjudices à l'économie, à la sécurité nationale et à la stabilité de la nation», a-t-il prévenu, donnant l'exemple de la France qui vient de définir le cyberespace comme étant désormais un champ de confrontation et les cyber-attaques comme la troisième menace la plus importante derrière «l'agression contre le territoire national par un autre Etat» et les «attaques terroristes». Le séminaire, qui a pour objectif d'informer et de sensibiliser sur les risques de la cybercriminalité, a été parrainé par le ministère de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement. Il a réuni un groupe d'experts qui ont planché sur «les menaces, la cybercriminalité et sur les techniques et les modèles d'organisation et de solution de défense».