Le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal a exclu mardi la révision de la règle 51/49 % relative à l'investissement en Algérie «du moins actuellement». La règle 51/49 % «ne peut être révisée du moins actuellement» a déclaré M. Sellal à l'ouverture des travaux du forum économique et social organisé par le Conseil national économique et social (CNES) à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance. Les partenaires économiques de l'Algérie «ne sont pas embarrassés par cette règle», a-t-il assuré. Toutefois, le Premier ministre a laissé la voie ouverte à une éventuelle révision de cette règle à l'avenir, notamment pour les petites et moyennes entreprises. «Si cette règle pose problème pour les petites entreprises dans certains secteurs, nous sommes prêts à étudier sa révision à l'avenir. Actuellement il n'y a pas lieu de la réviser» a ajouté M. Sellal. «Il est temps de booster l'économie nationale vers de nouvelles perspectives» En outre, le Premier ministre a estimé qu'il était temps de développer l'économie nationale pour la «booster vers de nouvelles perspectives». «Les richesses en hydrocarbures constituent 93% des exportations du pays (...) il est temps de prendre en main la situation avec davantage de sérieux et de développer l'économie nationale pour la booster vers de nouvelles perspectives», a déclaré M. Sellal. Il a précisé, à ce sujet, que «ce sont les entrepreneurs algériens qui sont concernés, en premier lieu, qu'ils soient du secteur public ou privé». «Nous œuvrons dans le sens d'améliorer l'environnement de l'investissement productif en Algérie», a expliqué le Premier ministre, réaffirmant que le gouvernement travaille «de manière irréversible, conformément aux orientations du Président de la République». Mettant en exergue les «grands acquis» de l'économie nationale, M. Sellal a relevé, néanmoins, que cela «ne doit pas exclure une remise en cause de la politique économique à même de déceler et d'évaluer tous les manques enregistrés». Le Premier ministre a également relevé la «forte volonté» du Président de la République et du gouvernement d'encourager les investisseurs, car il s'agit d'un «pacte de confiance» avec les opérateurs économiques. Il a ajouté que les investisseurs sont en droit de réaliser des bénéfices sans que ce soit au détriment des citoyens et du peuple algérien dont les droits sont préservés par l'Etat. Sur un autre registre, le Premier ministre a qualifié de «purs mensonges» les propos avancés par ceux qui prétendent que les réserves algériennes en pétrole et en gaz tarissent. «Les réserves et les capacités de l'Algérie pour les futures générations sont disponibles', a-t-il assuré, se basant sur le dernier rapport mondial établi par des experts mondiaux et faisant ressortir que l'Algérie dispose de la 3e réserve mondiale en matière de gaz de schiste, a-t-il dit. «Cette richesse nous permet de poursuivre le développement de l'économie algérienne», a-t-il encore soutenu. «Combattre la culture de la haine» Progrès socio-économique considérable Le Premier ministre a salué le progrès socio-économique considérable réalisé par l'Algérie durant cinq décennies d'indépendance, avançant plusieurs chiffres reflétant ce progrès dans divers domaines. M. Sellal a indiqué que le PIB de l'Algérie est passé de 15 milliards de DA au lendemain de l'indépendance à plus de 3.698 milliards de DA en 2000, avant d'atteindre plus de 15.908 milliards de DA l'année dernière. La part moyenne par habitant du PIB a atteint 5.798 dollars en 2012, contre 1.793 dollars en 2000 et 198 dollars en 1962, selon les chiffres avancés par le Premier ministre. Par ailleurs, le taux de raccordement national au réseau d'alimentation en eau potable est passé de 32 % en 1962 à 94 % l'année dernière, alors que le raccordement au réseau électrique est estimé actuellement à 98 %, alors qu'il était très faible au lendemain de l'indépendance. En parallèle, le Premier ministre a salué la haute performance enregistrée dans le domaine macro-économique national, traduite notamment par la maîtrise de la dette extérieure et l'aisance financière que connaît l'Algérie. Cependant, a-t-il ajouté, l'Algérie doit œuvrer à développer son économie, en s'orientant vers «de nouvelles perspectives à travers l'encouragement de la production et la réduction de la dépendance aux hydrocarbures». Il a réaffirmé le soutien des autorités à l'entreprenariat national public et privé en vue de contribuer à la réalisation de cet objectif. Les travaux du forum se poursuivront deux jours durant au niveau d'ateliers de travail thématiques. Le troisième et dernier jour sera consacré à la présentation des résultats et recommandations de ces ateliers. Mehdi F.