Au courant de l'année 2010, les chercheurs algériens bénéficieront d'une nouvelle rémunération- avec l'instauration d'une indemnité évolutive pouvant atteindre 50% de leurs salaires- a annoncé hier le Professeur Hafi Aourag, directeur général de la DGRSDT (direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique) au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Cette nouvelle indemnité dite d'excellence -visant à revaloriser la recherche scientifique dans nos universités- devra entrer en vigueur dès la prochaine rentrée universitaire 2010/2011. Il s'agit, en fait, d'une contractualisation de l'acte de recherche. Les chercheurs algériens auront à faire face à des changements de mentalités majeurs : ils vont devoir acquérir une certaine forme de «culture du résultat». Des contrats individuels seront ainsi signés avec les chercheurs. Chacun sera tenu de présenter périodiquement le bilan de ses recherches. «Le dossier de cette nouvelle indemnité a été ficelé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il sera soumis au début de l'année prochaine au secrétariat général du gouvernement. Ce projet de décret englobe tous les grades et les missions des chercheurs», précise le même responsable. Et d'enchaîner : «si le projet est adopté par le gouvernement, les indemnités seront versées aux chercheurs à partir de septembre 2010». Le coût de cette indemnité- dite d'excellence- sera supporté par le Fonds national de la recherche. Ce Fonds national de financement de la recherche scientifique, créé en 2000, est doté de 12 milliards de dinars. A ce jour, il a autorisé le financement de 16.000 chercheurs scientifiques, toutes spécialités confondues, la création de 18 centres nationaux de recherche scientifique et l'ouverture de 680 laboratoires de recherche, équipés de matériel sophistiqué, ainsi que 28 programmes de recherche portant sur de nouvelles technologies, la robotique et la technique, rappelle-t-on. Le DG de la recherche scientifique et du développement technologique a déclaré que pour l'année 2010, le secteur a bénéficié d'une enveloppe budgétaire de 20 milliards de dinars pour équiper les laboratoires en matériels et en plate-forme technique. Cette enveloppe devra permettre la création de seize (16) nouveaux centres de recherche et l'équipement d'une vingtaine de laboratoires. Le secteur de la recherche scientifique devra disposer de cinquante (50) centres de recherche à l'horizon 2012, selon le même responsable. Questionné sur le nombre de publications scientifiques algériennes, il a avancé le chiffre de 22.000 publications, tout en estimant que le facteur de l'impact de la recherche scientifique algérienne est au même niveau que celui de l'Afrique du Sud ; selon des établissements spécialisés. Il est à noter que la recherche scientifique a bénéficié de 100 milliards de dinars sur les cinq prochaines années Cette enveloppe sera consacrée notamment à la mise en œuvre de 34 programmes nationaux de recherche. En dépit de ses investissements colossaux du gouvernement, ce secteur peine à se développer dans les sciences, comme en témoigne l'absence d'universités algériennes dans le dernier classement des meilleures universités du monde.