La rentrée s'annonce sous de nouvelles perspectives à l'université de Mostaganem. Après une longue période de descente aux enfers, cette institution est en train de renaître, avec notamment un regain d'intérêt pour la recherche scientifique, l'ouverture d'une filière d'excellence dans les sciences agronomiques ainsi qu'un projet d'envergure nationale qui sera consacré à la préservation et la conservation de la biodiversité. Quelques jours avant l'ouverture solennelle de la nouvelle année universitaire, une rencontre a eu lieu autour des professeurs Hafidh Aourag et Med Salah Seddiki, respectivement directeur général de la recherche scientifique au niveau du ministère de tutelle et recteur de l'université locale. Participaient également à la rencontre un groupe de professeurs, des doyens, les 3 vice-recteurs, chargés respectivement des relations extérieures, de la planification et de la recherche scientifique, et un groupe de chercheurs venus expressément proposer de nouveaux projets de recherche. Après avoir tracé les grandes lignes de la nouvelle politique nationale en matière de renouveau universitaire par le biais de la recherche scientifique, le Pr Hafidh Aourag a mis en exergue la nécessité de tisser des liens étroits à la fois avec le monde économique et industriel et avec la réalité du développement durable. Pour cet éminent chercheur, il faut que la recherche redevienne le moteur de l'université et que cette dernière reprenne sa place naturelle comme moteur du développement local. Il parlera de l'incontournable synergie entre l'université et les centres de recherche. Ces derniers, à l'instar du système américain, doivent mettre tous leurs moyens au service de l'enseignement supérieur. Invitant les enseignants-chercheurs à rompre définitivement avec la peu glorieuse politique des vacations et autres heures supplémentaires – à l'origine de la grande dérive déontologique chez la majorité du corps enseignant (ndlr) –, le directeur général de la recherche a annoncé la contractualisation de l'acte de recherche, ajoutant qu'il en sera terminé des évaluations par équipes en vigueur jusque-là. Privilégier les appels d'offres nationaux Désormais, a-t-il souligné, chaque chercheur sera évalué régulièrement et individuellement, d'autant que les indemnités de recherche seront réévaluées et indexées directement sur le salaire de l'enseignant-chercheur. Après avoir écouté plusieurs intervenants sur les perspectives de développement de la recherche à l'université de Mostaganem, le premier responsable a annoncé l'octroi, au titre de l'année en cours, des allocations de payement en vue de l'acquisition de nombreux équipements. Il apparaît, qu'à l'instar des autres universités du pays, Mostaganem aura un lot d'équipements lourds qui permettront l'installation de 5 véritables plateaux techniques englobant l'ensemble des filières scientifiques et technologiques. On annonce, entre autres, l'acquisition d'un microscope électronique à balayage, d'un spectrophotomètre de masse, de colonnes de chromatographie en phase gazeuse et en phase liquide ; en outre, des équipements spécifiques au génie civil, au génie chimique, à la métrologie, à la physique et aux sciences du vivant feront également l'objet d'acquisition. Certains équipements devront servir à plusieurs disciplines. Il a été souligné la nécessité d'élaborer des fiches techniques et des cahiers des charges en tenant compte de toutes les disciplines. En raison des contraintes antérieures ayant entravé l'achat et l'entretien des équipements, le Pr Aourag a insisté sur la nécessité de recourir, autant que faire se peut, à des appels d'offres nationaux, précisant que la priorité sera donnée aux équipementiers ayant d'authentiques représentations en Algérie. Ceci, dans le but de bénéficier d'un service après-vente et de pièces de rechange au niveau du pays. Relation entreprises/ université Un exposé sur l'infogérance, si chère au recteur de l'université, a été présenté par le Pr Amina Benbernou. De son côté, le Dr Miloud Halbouche a parlé de l'évaluation de la recherche universitaire et présenté un canevas qui a retenu l'attention des responsables, en ce sens qu'il appelle à une mise en place d'indicateurs sur le système de recherche en Algérie, ce qui aidera énormément les instances nationales qui disposeront d'un outil fiable. La relation entreprises/université a fait l'objet d'un bref exposé de la part du Pr Abdelmalek, qui a appelé à l'émergence d'un véritable partenariat en vue de développer davantage la recherche appliquée.