Les nombreux atouts de la wilaya de Jijel, conjugués aux efforts considérables consentis par l'Etat pour le développement économique de cette région meurtrie par la tragédie nationale, sont en passe de faire de cette région un pôle touristique et de commerce international de premier plan et l'un des centres névralgiques de l'économie nationale. Connu pour son littoral exceptionnellement bien servi par la nature, sa Côte de Saphir, ses montagnes luxuriantes et ses forêts denses, Jijel qui accueille jeudi le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, possède des ressources naturelles riches d'un potentiel agricole, hydrique et écologique, des plus enviables. Son économie essentiellement agricole, est au seuil d'une mutation déterminante, puisqu'elle profitera de sa situation stratégique sur l'axe maritime Suez-Gibraltar et sa proximité avec la rive nord de la Méditerranée, qui la destinent à s'imposer en matière de commerce maritime. Déjà dotée d'une base navale et de trois ports de pêche, Jijel va devenir une étape incontournable sur les autoroutes de la mer grâce à son tout nouveau port situé à Djendjen et qui possédera, une fois toutes ses infrastructures achevées, un terminal de transbordement et un quai sidérurgique. Port de Djendjen, complexe de Bellara et autoroute Est-Ouest Projeté depuis 1974, le complexe sidérurgique de Bellara, avec les infrastructures qui l'accompagnent, port sidérurgique, voie ferrée, aéroport et autoroute, centrale électrique et arrivée d'eau, est au cœur d'une nouvelle dynamique dont les effets devraient sortir à moyen terme cette région montagneuse de son légendaire enclavement et bouleverser positivement l'équation chômage-emploi. Selon le protocole d'accord signé le 7 janvier 2013, la réalisation du complexe sidérurgique de Bellara est confiée au groupe SIDER et Qatar-Steel International sur la base du principe du 49/51 %. L'étude de faisabilité et de marché de ce complexe dont la réalisation a été reportée puis relancée, a été effectuée par le bureau d'études ATKINS. Selon les responsables de SIDER, cités par la wilaya, le délai de réalisation sera de 30 mois à compter de la fin de l'année 2013. En activité dès 2017, cette 1ere phase aura une production annuelle de 2 millions de tonnes d'acier, puis de 4 millions en 2019. Elle générera à ce stade 2000 emplois directs. Une amenée d'eau sera réalisée vers la zone de Bellara à partir du barrage de Bousiaba à raison de 20 millions de m3/an. Une méga-centrale électrique de 1.600 mégawats sera également réalisée à l'intérieur de la zone. La voie ferrée sera dédoublée entre le port de Djendjen et la zone de Bellara. Une voie ferrée entre le port de Djendjen et El-Eulma sera réalisée par l'ANESRIF. Parallèlement à la modernisation de la route d'accès à Bellara, une pénétrante autoroutière entre le port de Djendjen et l'autoroute Est-Ouest sera incessamment lancée. Selon le directeur des travaux publics de la wilaya de Jijel, les travaux de cette pénétrante ont été confiés à un groupe algéro-italien composé par Sapta et ETRHB Haddad côté algérien et Rizani de Eccher pour l'Italie. Cette bretelle de 100 km, de 2 fois deux voies, extensibles à 2 fois trois voies, reliera le port de Djendjen à la wilaya de Sétif, à hauteur d'El-Eulma. «Cette pénétrante va faciliter les échanges économiques nationaux et internationaux. Le dédoublement de la RN43 entre Jijel et El-Milia et celui de la RN27, sur l'axe Jijel-Mila-Constantine poursuivent le même objectif», a-t-on indiqué à la wilaya. Un port à multiples vocations «Djendjen va retrouver sa vocation première de port sidérurgique», confiait récemment à l'APS le directeur général du port de Djendjen, Abderrezzak Sellami. Conçu initialement comme un port sidérurgique dans le cadre de projets intégrés du complexe sidérurgique de Bellara, appelé donc à recevoir de gros navires de minerai de fer, le port après l'abandon du projet de Bellara suite à la crise économique mondiale des années 1980, touchant les aciéries, s'est vu doté d'infrastructures additionnelles pour que le futur terminal de transbordement en cours de réalisation puisse jouer son rôle dans les trafics transcontinentaux. Avec l'explosion de la demande intérieure d'acier (programmes de logements) et internationale (industries chinoises), la relance du complexe sidérurgique de Bellara est revenue à l'ordre du jour. Le port, dont la gestion du terminal de transbordement a été confiée à la DPWorld, renoue donc avec sa mission première. Selon M. Sellami, une fois achevé, le port aura une capacité de 2 millions d'EVP supérieure à la totalité de celle des ports nationaux qui se situe entre 1,3 et 1,5 EVP. Avec un potentiel de 30 millions de tonnes en globalité avec 7,5 millions de tonnes pour la sidérurgie, et 15 à 20 millions de tonnes pour les conteneurs, 3 à 4 millions de tonnes pour les céréales et le reste marchandises diverses le port sera le plus importants du pays. La puissante dynamique économique lancée par le développement du complexe sidérurgique de Bellara et du port commercial de Djendjen, vont immanquablement renforcer et impulser les autres secteurs économiques de la région. Jijel, futur réservoir hydrique des Hauts-plateaux et de l'Est algérien Jijel qui a été dotée ces dernières années d'ouvrages hydrauliques importants est appelée à jouer le rôle de réservoir hydrique pour les hauts-plateaux et la majeure partie de la région est du pays. Sa pluviométrie, l'une des plus importantes du pays (de 800 à 1.200 et parfois 1800 mm/an), un réseau hydrographique dense (plus d'une vingtaine d'oueds importants), 74 millions de m3 de nappes alluviennes, des dizaines de petits barrages et retenues collinaires, la désignent comme la région devant irriguer ses voisines de l'Est moins gâtées par la nature. Le transfert des eaux se faisant essentiellement par injection des surplus vers le grand barrage de Beni-Haroun dans la wilaya de Mila. Présentée comme pouvant abriter jusqu'à sept barrages par le ministre des Ressources en eau, la wilaya s'est vue dotée à partir de 2004, de 4 ouvrages importants dont le dernier en date, le barrage de Tabellout dans la commune de Djimla au sud de Jijel, d'une capacité estimée à 286 millions de m3 est encore en construction. Les barrages de la wilaya de Jijel, situés à Erraguene, Agrem, Kissir, Boussiaba et Tabellout la doteront de 550 millions de mètres cubes d'eau. Un futur ouvrage est envisagé à El-Ancer sur l'oued Irdjana d'ici la fin de l'année en cours. Concernant l'assainissement des eaux, la wilaya dispose d'un réseau de 747 km dont 176 de réseau primaire et 570 de réseau secondaire. Le taux de raccordement était de 70% en 2010.