Jour après jour, la grippe A/H1N1 continue de faire des victimes, trois nouveaux décès liés la grippe porcine à ont été enregistrés en Algérie, ce qui porte à 42 le nombre de cas mortels et à 687 les cas confirmés, selon un bilan sur la situation épidémiologique de cette grippe arrêté samedi soir par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Le précédent bilan établi jeudi s'élevait à 633 cas confirmés dont 39 décès, a rappelé le ministère. Les nouveaux décès enregistrés, précise la même source, concernent une femme âgée de 24 ans résidant à Alger, une femme âgée de 28 ans, enceinte, résidant à Khenchela, et un homme de 51 ans résidant à El Eulma, hospitalisés dans un tableau de syndrome de détresse respiratoire aiguë. Jusqu'au 3 décembre 2009, le nombre de cas confirmés concernait les personnes qui se sont présentées à un service hospitalier de référence avec un syndrome grippal ou celles ayant été orientées sur un service de référence par le contrôle sanitaire aux frontières ou le réseau de surveillance de la grippe, et depuis cette date, ne sont confirmés et notifiés que les cas graves hospitalisés, rappelle le ministère. Les informations s'appuyant sur les données du réseau sentinelle de surveillance de la grippe et de la répartition des cas avérés de grippe au virus H1N1 confirmés virologiquement permettent de conclure que deux périodes fondamentales apparaissent dans l'évolution de l'épidémiologie de la grippe A/H1N1 au niveau national. Il s'agit de la période précédant le 22 novembre où l'incidence des syndromes grippaux notifiés est inférieure à celle observée les années précédentes. Ceci est probablement dû au dispositif de surveillance, de prévention et de prise en charge de la grippe A/H1N1 mis en place en mai 2009, poursuit la même source. Par ailleurs, cette faible incidence, révélée grâce au système de surveillance de la grippe, s'explique par le nombre de patients qui ont été consultés directement au niveau des hôpitaux de référence et non pas chez leurs médecins habituels, lesquels constituent la base de notification du réseau de surveillance. La seconde période va du 22 novembre à ce jour, où l'on note une élévation très rapide de l'incidence des syndromes grippaux: ces taux sont nettement supérieurs à ceux observés en 2006, ajoute-t-on de même source. A partir des données du réseau et en tenant compte de la population par wilaya, une première estimation des cas de grippe pandémique est apportée et concerne essentiellement la période de novembre 2009 (1/11/2009 au 05 /12 /2009), a ajouté le communiqué du ministère qui précise que le nombre estimé de cas cumulés de grippe A/H1N1 en Algérie durant le mois de novembre est supérieur à 70.000 cas. Un premier pic prévisible à partir de la 1re semaine de janvier Le ministère rappelle qu'il s'agit d'estimations à minima qui seront revues dans les semaines à venir. Si l'on se réfère aux données des années antérieures sur la grippe, les taux sont dans leur phase ascendante depuis la première semaine de décembre avec un premier pic prévisible à partir de la 1ére semaine du mois de janvier 2010. L'augmentation attendue de la fréquence de nouveaux cas nécessitera de s'appuyer, à l'avenir sur les données du même réseau pour préciser l'évolution du taux d'attaque par la grippe A/H1N1 et donc l'incidence réelle de cette grippe. Cette démarche s'appuie sur les méthodes universelles utilisées par les services de santé des pays développés, particulièrement en matière de surveillance de la grippe. Néanmoins, la surveillance de l'évolution de l'épidémie continuera à se faire par le biais du suivi des cas hospitalisés, a indiqué le ministère. Ces nouvelles données épidémiologiques nous amènent à établir désormais, a-t-on précisé de même source, la notification non plus au cas par cas mais du nombre de cas cumulés correspondant aux formes sévères hospitalisées confirmés virologiquement ainsi que la notification du nombre de décès en rapport avec les estimations des cas de syndromes grippaux répondant à la définition d'un cas possible de grippe pandémique, et enfin la fréquence hebdomadaire des cas observés à travers l'exploitation des données du réseau de surveillance de la grippe. Par ailleurs, le ministère rappelle que le médicament antiviral Oseltamivir est disponible gratuitement au niveau des structures de santé publiques, parapubliques et privées et qu'il commence à l'être, gratuitement, dans les officines pharmaceutiques pour les personnes présentant un syndrome grippal et justifiant d'une ordonnance. Nassima Bensalem