Au moment où les Algériens continuent de bouder la campagne de vaccination, la propagation du virus de la grippe porcine ne semble pas décliner. Le nombre de personnes décédées en Algérie après avoir été contaminées au virus de la grippe A H1N1 est désormais de 54 morts. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a annoncé, jeudi, sept nouveaux décès enregistrés depuis le début de l'année 2010. Le nombre des cas confirmés a également progressé pour atteindre 808 cas. Un précédent bilan de ce ministère faisait état le 31 décembre de 47 décès sur 746 cas confirmés. «Ce nouveau bilan objective 62 nouveaux cas, en une semaine, hospitalisés pour une forme sévère de grippe», précise-t-on dans le communiqué du ministère. Parmi les 7 nouveaux décès, trois victimes ont été enregistrées dans la wilaya de Biskra et deux dans la capitale. Le ministère estime le nombre de cas probables de personnes atteintes de la grippe A durant le mois de décembre dernier à plus de 100.000, contre plus de 70.000 cas le mois de novembre dernier. Le nombre de décès liés à la grippe porcine en Algérie est inférieur à celui des autres pays. En France, par exemple, sur 5.653.000 personnes ayant été affectées par le virus A/H1N1, 208 ont trouvé la mort. Le département ministériel de Saïd Barkat signale, dans son communiqué, que la vaccination contre la grippe porcine assure une immunité contre le virus A/H1N1 et protège des complications pouvant être fatales notamment chez les femmes enceintes, les malades chroniques et les jeunes. Ces assurances des autorités sanitaires n'arrivent toutefois pas à convaincre la population concernée par cette campagne de vaccination et notamment le corps médical et les femmes enceintes. Le boycott du nouveau vaccin s'est élargi la semaine dernière suite à la circulation de «rumeurs» sur les graves effets secondaires de ce vaccin sur la santé. A Oran, par exemple, la campagne de vaccination entamée depuis une semaine semble buter sur les appréhensions du personnel de la santé. Sur les 7.410 travailleurs du secteur concernés par la vaccination seulement 31 ont accepté d'être immunisés contre la grippe A H1N1. L'ensemble du personnel médical a boudé le nouveau vaccin après le décès non encore élucidé d'une jeune femme médecin à Sétif. D'autres «racontars» sur l'admission d'une personne en service de réanimation à Mostaganem ont nourri les craintes de la population. Mercredi, le directeur de la Prévention, le Pr Mesbah Ismaïl, a assuré qu'aucun effet secondaire grave de la vaccination n'a été enregistré à travers le territoire national depuis le lancement de la campagne de vaccination le 31 décembre dernier. Pour le directeur de la Prévention, le nouveau vaccin fabriqué par un laboratoire canadien est sûr et ne comporte aucune substance toxique pouvant provoquer de graves réactions allergiques. «C'est le seul vaccin qualifié par l'organisation mondiale de la santé (OMS). Il a été homologué le 21 octobre dernier dans son pays d'origine, à savoir le Canada où 20 millions de doses ont été déjà consommées. Nous avons également soumis ce vaccin à des contrôles par les laboratoires de l'Institut Pasteur et le Centre national de toxicologie», a affirmé le Pr Mesbah. Les composants de ce vaccin sont des substances utilisées depuis plus de 40 ans et autorisées par l'OMS. Le vaccin comporte un principe actif dénommé «antigène». C'est cet élément qui va induire une réponse immunitaire capable de protéger l'individu contre l'infection naturelle ou d'en atténuer significativement les conséquences. Il contient aussi des adjuvants qui stimulent la réaction immunitaire induite par les vaccins et un conservateur (Thiomersal) ou sel de mercure qui évitent le risque infectieux.