L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) va demander au gouvernement de réintroduire l'autorisation d'importation pour encourager la production nationale et réduire le recours excessif aux importations, a annoncé mercredi à Alger le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd. «L'UGTA va demander la réintroduction de l'autorisation d'importation» pour protéger le marché national comme c'est la règle «au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'Union européenne (UE) et de la Zone arabe de libre-échange (ZALE)», a indiqué M. Sidi Saïd à des journalistes en marge de la rencontre de l'Association internationale des conseils économiques et sociaux et des institutions similaires (AICESIS) qui se déroule à Alger. Le secrétaire général de la centrale syndicale n'a pas précisé si l'UGTA allait soumettre sa proposition lors de la prochaine tripartite ou non. «Nous avons l'obligation de protéger notre économie et la volonté politique de l'Etat ainsi que des partenaires sociaux et des consommateurs existe et il ne reste plus qu'à trouver les mécanismes pour sa concrétisation», a souligné M. Sidi Saïd. Le responsable syndical a donné comme exemple le secteur du textile qui fait face à la concurrence internationale, en relevant que «les performances du pays dans ce domaine ont régressé en comparaison aux années 1970». «Le textile est laminé par les importations», a regretté M. Sidi Saïd, selon lequel les évènements qui se déroulent au niveau international «confortent» son appel à la protection de la production nationale. «Il faut remettre l'édifice industriel public et privé en route car ces deux secteurs sont complémentaires», a-t-il encore dit, ajoutant que «l'élément fondamental» de la prochaine tripartite «prévue lors de la dernière décade de septembre sera celui de la réhabilitation de la production nationale». «Le facteur déterminant est l'accompagnement de l'économie nationale en créant des synergies entre les entreprises publiques et privées», a-t-il indiqué tout en soulignant que «les organisations patronales et l'UGTA doivent aller vers la réhabilitation de l'industrie nationale afin d'atteindre l'autonomie et l'indépendance de notre économie». «Si notre industrie ne se remet pas en route, nous serons un pays déstructuré avec tous les maux» qui en résultent, a dit M. Sidi Saïd qui considère cette tâche comme «un défi sociétal». «Si on s'achemine vers la réhabilitation de l'industrie, il y aura comme résultat la création d'emplois et l'augmentation du pouvoir d'achat et la croissance réelle» car actuellement, «nous vivons de l'importation», a-t-il encore expliqué.