Entretien avec Ali Sadmi, PDG de la société de garantie du crédit immobilier (SGCI) La Société de Garantie du Crédit Immobilier (SGCI) a 12 ans d'existence. Les banques, notamment celles spécialisées dans le crédit immobilier, ne se bousculent pas au portillon, selon son PDG, Ali Sadmi, qui a pris récemment ses fonctions à la tête de cette société méconnue. Cette dernière a remboursé à ses banques-clientes quelque 15 millions de DA ces dernières années, a-t-il annoncé dans cet entretien accordé au quotidien Le Financier, en marge de la conférence de presse du Conseil national des assurances tenue la semaine dernière à Alger. Le Financier: Pourriez-vous nous faire une brève présentation de la Société de Garantie du Crédit Immobilier? La SGCI fait partie d'un dispositif d'appui au crédit immobilier qui est formé aussi de la société de refinancement hypothécaire (SRH). La SGCI garantit les banques contre le risque d'insolvabilité des emprunteurs concernant les crédits immobiliers. Elle existe depuis 1997. Quelles sont les banques-clientes de la SGCI ? La SGCI travaille actuellement avec deux banques publiques, la Banque Extérieure d'Algérie (BEA) et la Banque Nationale d'Algérie (BNA) et deux banques privées, la Société Générale Algérie et BNP Paribas Algérie. Pourquoi certaines banques ne se rapprochent-elle- pas de votre société pour contracter cette assurance qui leur permettrait de se prémunir? Ces banques se plaignaient des tarifs élevés pratiqués par la SGCI et des lenteurs de la SGCI dans le traitement des dossiers. Je pense que ces deux problèmes sont aujourd'hui réglés. Le traitement des dossiers est devenu rapide, tout le monde le reconnait. Un dossier complet est traité en trois (03) jours. Concernant les tarifs, à la demande des banques et de l'Assemblée générale de la SGCI, le Conseil d'administration de la société les a revus à la baisse. Ils sont ainsi ajustés aux risques, c'est-à-dire on a un ratio pré-valeur, en d'autres termes, le prêt accordé rapporté à la valeur du bien hypothéqué. Il existe plusieurs paliers. Il faut savoir que les banques assurent les crédits les plus risqués et dont le ratio pré-valeur est élevé et qui dépasse les 60%. Ce qui est normal. C'est-à-dire que la personne emprunte auprès de la banque plus de 60% de la valeur du bien. A moins de 40%, les banques jugent que ce ne sont pas des crédits très risqués. Cependant, même ce genre de crédits sont assurés et garantis. En tout cas, les deux banques publiques le font. Actuellement, à combien s'évaluent les tarifs de la SGCI? Avant, il existait deux tarifs qui tournaient autour de 4% accordés durant toute la durée de vie du crédit garanti. Aujourd'hui, ça va de 0,5% à 2,5% pour les crédits les plus risqués. Cela peut y aller de 100 DA par mois pour des crédits qui ne sont pas très importants à quelques milliers de dinars pour les crédits qui dépassent 10 millions de DA. Pour des raisons politiques, dans le cadre du programme quinquennal, les crédits à l'immobilier peuvent aller jusqu'à 80%. Est-ce un élément qui va booster la garantie des crédits alors que le pouvoir d'achat est en chute? Les crédits immobiliers accordés peuvent aller jusqu'à 90%. Nous assurons des crédits, dont celui qu'on appelle RPV (ration de pré-valeur) va jusqu'à 90% du montant du crédit. Jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu de grands cas de défaut de paiement. Les emprunteurs remboursent normalement leurs crédits. Sauf dans des cas de perte d'emploi. D'ailleurs, la SGCI est là pour se substituer à l'emprunteur dans l'incapacité de rembourser. La SGCI va indemniser la banque qui va mettre en jeu l'hypothèque et va disposer de liquidité pendant toute la durée de cette mise en jeu. C'est un apport important. A combien s'élève le montant payé aux banques par votre société faute de remboursements de crédits? Il y a une vingtaine de cas pour un montant qui tourne autour de 15 millions de dinars remboursés durant ces dernières années Propos recueillis par Malak Farah