Le programme e-Algérie2013 conçu en 2008 et adopté en 2009 avait fait naître beaucoup d'espoirs pour que l'Algérie s'arrime aux standards internationaux en termes de TIC. Il avait à l'époque de son lancement suscité beaucoup d'enthousiasme mais qui semble s'estomper à l'approche de l'échéance. La stratégie avait pour objectif de développer, en cinq ans, les technologies de l'information et de la communication. C'est dans ce sens que le président de l'Association des fournisseurs de services Internet (AAFSI), Ali Kahlane, a appelé, hier à Alger, à en faire le bilan. «La stratégie +e-Algérie 2013+ est un plan majeur et promoteur. Mais à quelques mois du bilan, personne n'en parle», a déclaré M. Kahlane lors d'un débat au Hilton sur le développement des TIC en Algérie, soulignant l'intérêt de savoir ce qui a été réalisé et ce qui reste à réaliser de cette stratégie. Après avoir été adopté par le gouvernement, en janvier 2009, le plan «e-Algérie 2013» a été lancé dans le but de réaliser un saut qualificatif dans le développement des TIC, notamment l'Internet, à l'horizons 2013. Le plan, dont la gestion a été confiée au ministère de la Poste et des TIC, a prévu d'importants investissements publics notamment dans les infrastructures de base des TIC (fibre optique), la formation des ressources humaines, la généralisation des nouvelles technologies et l'encouragement de la production des contenus. Le président de l'AAFSI a critiqué le «flou» qui a entouré, selon lui, ce plan, qu'il a qualifié d»'ambitieux» et de «stratégique», depuis son lancement il y a de cela près de cinq ans. Sans attendre de voir le bilan en question, M. Kahlane, membre de la commission nationale du haut et très haut débit depuis 2011, a décrété que ce programme était un «échec». «La stratégie +e-Algérie 2013+ n'a pas marché», a-t-il estimé. Il a expliqué cet «échec» par l'absence, dans cette stratégie, d'une structure ayant suffisamment d'autorité pour diriger et coordonner des actions de développement nécessairement multisectorielles. «Un ministère ne peut pas donner des instructions à un autre ministère. Il est indispensable qu'il y ait un leadership, une structure nationale qui relève de la plus haute hiérarchie possible de l'Etat, le Premier ministère ou la présidence de la République», a préconisé M. Kahlane. Pour lui, le développement des TIC en Algérie ne peut pas faire l'économie d'une telle structure, «inhérente au secteur», et qui doit avoir l'autorité nécessaire et le droit de regard sur plusieurs secteurs à la fois, en coordonnant avec les opérateurs (téléphonie et Internet), les autorités de régulation et les associations des professionnelles. La structure projetée aura pour mission principale d'élaborer une politique globale de développement des TIC, déclinée en stratégies sectorielles et intersectorielles, et d'arrêter une feuille de route à remettre à chaque secteur d'activité «pour que tout le monde puisse suivre la même cadence», a expliqué M. Kahlane. Le président de l'AAFSI a plaidé, par ailleurs, pour la modernisation de l'Etat en modernisant l'administration publique à travers l'utilisation et la généralisation des TIC surtout dans les secteurs où le contact avec les citoyens est «direct». «Un ministère de la Réforme du service public vient d'être créé. J'espère qu'il prendra à bras le corps cette modernisation de l'Etat», a dit M. Kahlane.