Le fameux programme gouvernemental propre aux Ntic (Nouvelles technologies de l'information et de la communications) ou e-Algérie 2013, est un véritable bide. C'est du moins ce qu'affirment les experts qui son unanimes à dire que l'Algérie n'est pas au rendez-vous en matière de modernisation de l'administration et autres secteurs clés de l'économie nationale. «Beaucoup de responsables, notamment auprès de certains ministères, ne croient pas aux vertus de l'Internet et de la messagerie web et préfèrent fonctionner encore par fax» étaye à ce titre le Dr Ali Kahlane qui est à la tête de Satlinker, une entreprise algérienne à la pointe des technologies dans le domaine de l'Internet, de la vidéoconférence et de la voix sur Ip (VoiP). Il est également président de l'Association des fournisseurs de service Internet (Aafsi). Ce dernier ajoute que l'Algérie a accusé un retard considérable quant au déploiement de l'Internet, alors qu'initialement elle servait de modèle à des pays voisins qui ont fini par la devancer largement sur ce chantier actuel et aux retombées économiques, politiques et culturelles impressionnantes. «Nous avons aidé nos voisins à installer leurs centres pilotes pour le développement de l'informatique et des technologies qui lui sont associées et voilà qu'ils nous laissent loin derrière au plan des réalisations!» se désole ce diplômé de l'Université d'Uxbridge en Angleterre et qui ajoute que les spécialistes ont pourtant soigneusement élaboré une feuille de route devant permettre la création de l'environnement pour la e-gouvernance. A l'en croire, une montagne de documents précise dans le menu détail les étapes à franchir afin d'atteindre le projet e-Algérie 2013. «Toutefois de laconiques textes parus dans le Journal Officiel (JO) font part d'un sempiternel ajournement sans pour autant en donner les réelles motivations» laisse entendre M.Kahlane qui s'est exprimé à la faveur de la 36e session de formation dispensée par Nedjma aux professionnels des médias. Finalement, ce dernier, qui est membre permanent du Conseil supérieur de la recherche et le développement dans les TIC, au niveau du ministère de la Poste et des TIC, ne fait que confirmer le constat fait par d'autres observateurs, à l'instar Younès Grar, ancien conseiller auprès de l'ex-ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication et consultant spécialiste des questions en rapport avec les nouvelles technologies. Selon ce dernier, la mise en oeuvre du programme e-Algérie 2013 est un échec. «Ce programme a été élaboré par un groupe d'experts en Algérie et à l'étranger, selon une stratégie qui permet de savoir exactement ce qu'on veut faire, comment et dans quels délais» note-t-il en rappelant que ce programme a été finalisé et remis au gouvernement en décembre 2008. «Malheureusement, ce programme est resté à la phase de réflexion et de théorie, et on ne sait même pas quels sont les objectifs à réaliser et quand. Même son nom a été modifié en remplaçant «e-Algérie 2013» par «e-Algérie». Regrette-t-il en poursuivant qu'actuellement on est en train de naviguer à vue.