L'Espagne serait en train de payer 5 millions de dollars à Al-Qaïda pour la libération des trois otages espagnols, a rapporté hier le journal espagnol de droite, proche du parti populaire PP, «El Mundo». Si cette affaire se confirme, l'Espagne aura trahi ses engagements à ne pas payer les terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). L'argent des rançons servirait éventuellement aux attentats terroristes dans les villes algériennes. A chaque payement de rançon, l'AQMI redouble de férocité. Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, a, à maintes reprises, sollicité les gouvernements européens de ne pas payer les rançons au terroristes, car c'est une façon directe de financer le terrorisme. Pour le moment, aucune réaction officielle algérienne n'a été rendue publique. Pour rappel, les terroristes de l'AQMI retiennent trois Espagnols capturés le 29 novembre, dans la zone désertique du Nord du Mali, ainsi que deux Italiens et un Français. Une source auprès du ministère espagnol des Affaires étrangères, un porte-parole, a indiqué dimanche matin n'avoir «aucune nouvelle information officiellement» au sujet des trois captifs. Mais El Mundo persiste et signe : l'Espagne «remet 5 millions de dollars aux terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb à travers un chef touareg», sans citer aucune source. Toutefois, El Mundo explique qu'un accord a été passé fin janvier entre Madrid et l'AQMI- avec l'aide des autorités maliennes- pour payer une rançon de 5 millions de dollars. Ce montant aurait été «confirmé à ce journal par un membre du gouvernement», ajoute El Mundo. Une interview du président malien Amadou Toumani Touré qui se dit «confiant sur le fait qu'il y aura dans les prochains jours de très bonnes nouvelles» pour les six otages européens retenus par l'AQMI. Six Européens sont retenus dans le Désert du Nord du Mali: le Français Pierre Camatte enlevé le 26 novembre dans ce pays, trois Espagnols capturés le 29 novembre en Mauritanie et un couple d'Italiens kidnappés le 17 décembre en Mauritanie. Il faut rappeler que l'AQMI avait notamment réclamé la libération de quatre islamistes détenus au Mali. Ces derniers ont été condamnés jeudi à des peines qu'ils ont déjà purgées préventivement et qui sont donc «juridiquement libres», en passe d'être libérés, a indiqué vendredi une source judiciaire malienne.