Il n'y aura pas de paiement de rançons au groupe de l'AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui séquestre les trois Espagnols au Nord du Mali, a déclaré hier Miguel Angel Moratinos, le chef de la diplomatie espagnole, en marge de la visite du président de la République Abdelaziz Bouteflika à Madrid. «Le gouvernement espagnol ne paie pas de rançons. Cette position est claire et ferme», a assuré M. Moratinos lors d'une conférence de presse, en présence de son homologue algérien Mourad Medelci, à l'issue de cette première journée de la visite officielle du président de la République algérienne en Espagne. M. Moratinos s'est opposé clairement au paiement de rançons pour les otages d'Al-Qaïda. Pour rappel, il s'agit de trois membres d'une ONG espagnole qui ont été kidnappés le 29 novembre en Mauritanie par des membres de l'AQMI pour les transférer ensuite, selon les services de renseignements, au Nord du Mali. La semaine dernière, une rançon de sept millions de dollars a été demandée par les terroristes pour la libération de plusieurs de ses membres détenus en Mauritanie contre celles de volontaires espagnols, a rapporté le quotidien espagnol El Mundo. Quant aux éventuelles négociations avec les terroristes, elles seront confortées par «la discrétion et la prudence» requis par ce genre de situations, a indiqué M. Moratinos, soulignant qu'il appuyait une initiative de l'Algérie visant à demander l'interdiction du paiement de rançons à des groupes terroristes. C'est le couronnement des efforts entamés depuis des années par les responsables algériens qui ont pu mettre fin aux financements du terrorisme. Le président de la République, Abelaziz Bouteflika, a plaidé en septembre devant l'Assemblée générale de l'ONU pour «l'interdiction absolue du paiement de rançon aux preneurs d'otages qui a atteint, au cours des dernières années, des proportions inquiétantes». A chaque fois qu'une rançon importante a été payée aux terroristes de l'AQMI, un attentat majeur se produisait en Algérie. En d'autres termes, l'argent des rançons appuyait les terroristes dans leur stratégie …qui témoigne du désir affolé de renfermer tout sur nos démons. In fine, il faut rappeler qu'un otage britannique a été assassiné, en guise de représailles, après le refus de Londres de céder au chantage des islamistes.