Au moment où le nombre de décès de la grippe A H1N1 a atteint, jeudi, 59 après les 5 cas enregistrés le même jour et communiqué par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, la campagne de vaccination, lancée à travers le territoire national à partir de mercredi, ne semble pas faire l'unanimité au sein même du personnel de santé concerné en premier lieu par ce vaccin. En effet, au premier jour du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe A H1N1 et qui doit toucher, durant cette semaine l'ensemble des personnels de santé, tous secteurs confondus, la première observation résidait dans les réticences, voire un refus catégorique, de la part de ce corps. Cette attitude, selon le premier responsable du service de médecine préventive (SEMEP) de l'EPSP Bouamama d'Oran, le docteur Mekaikia, est le résultat des débats, parfois contradictoires, retransmis à partir de pays où la vaccination a été lancée. Toutefois, notre interlocuteur estime que cette appréhension s'estompera au fur et à mesure que la campagne avancera dans le temps. Le docteur Mekaikia a expliqué que même si l'acte vaccinal n'est pas obligatoire, il reste cependant très recommandé dans la mesure où les explications avancées ça et là par des spécialistes ne constituent que des avis personnels. En revanche, les seules références, à savoir les sociétés de scientifiques, ne se sont jamais manifestées et par conséquent les thèses de l'OMS demeurent les seules références. Ceci étant, l'importance de l'information demeure le seul moyen pour faire dissiper toutes les zones d'ombre, et dans ce contexte il est à signaler que comparativement à la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière de novembre 2009, plusieurs initiatives ont été prises aussi bien à l'échelle centrale que locale. Ainsi, à l'EPSP Bouamama, un CD a été conçu au profit du personnel de santé expliquant aussi bien la composante du vaccin «AREPANDRIX» produit par un laboratoire canadien de renommée mondiale que les mesures à prendre. Par ailleurs, Dr Tazi, le directeur de l'EPSP Es Sedikia a confirmé que pour le lancement de la première phase de cette campagne, les concernés ont affiché également des appréhensions, mais qu'à partir de demain, l'afflux sera meilleur. Notre interlocuteur estime que cette crainte est également née des mesures draconiennes décidées dans la forme d'organisation de cette campagne qui fait naître au sein même des professionnels de santé une certaine psychose. Au plan de l'information, notre source précise que cet aspect a été pris en considération depuis un mois en ciblant notamment les établissements scolaires avec, néanmoins, la persistance des appréhensions affichées au point où l'on parle même de «danger de mort». Concernant l'organisation pratique de cette campagne, il est à constater que de gros moyens logistiques ont été mis en place aussi bien pour les équipes fixes que mobiles appelées à se déplacer, comme c'est le cas ceux devant prendre en charge, à partir de mercredi prochain, les femmes enceintes au niveau de la maternité des Amandiers. Concernant la pandémie, le département ministériel de Saïd Barkat a également estimé le nombre de cas confirmés à 746. Concernant les nouveaux cas de décès, il s'agit d'un homme de 26 ans résidant à Mahmal (Khenchela), hospitalisé pour syndrome de détresse respiratoire, un autre de 55 ans résidant à Boufarik (Blida), hospitalisé pour syndrome de détresse respiratoire aigu et qui était suivi pour diabète non insulinodépendant et cardiopathe, précise le communiqué du ministère. Quant au 3e cas, il s'agit d'une femme de 25 ans, résidant dans cette dernière wilaya et souffrant d'une éclampsi sur grossesse à terme, césarisée et mettant au monde un nouveau-né vivant et bien portant. Le 4e cas de décès est un enfant de sexe masculin âgé de deux ans signalé à Blida et hospitalisé également pour syndrome de détresse respiratoire aigu, alors que le 5e cas concerne un nourrisson de sexe masculin, âgé de 3 mois de la même ville, hospitalisé pour le même syndrome avec convulsions. Selon la même source, le nombre estimé de cas probables de personnes atteintes de grippe A/H1N1 durant le mois de décembre en Algérie sera supérieur à 100.000 cas, contre plus de 70.000 cas le mois de novembre dernier.