Cette rencontre a permis de revenir sur le mouvement de protestation des praticiens de la santé publique. Selon le ministère de la Santé, la grève est illégale car la loi interdit le débrayage illimité. Le nombre de cas de grippe A/H1N1 a chuté de par le monde. L'Angleterre a fermé jeudi son service de consultation à distance et de distribution de l'antiviral Tamiflu. La France a annoncé, il y a quelques jours de cela, la fin de l'épidémie grippale. En Algérie, aucun nouveau cas n'a été enregistré depuis le 17 janvier dernier. Malgré cette baisse, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière continue son programme de vaccination. Au moment où l'Algérie a réduit ses commandes de doses de vaccin contre la grippe pandémique, l'Institut national de santé publique (INSP) a organisé, hier, une vidéo-conférence, retransmise depuis la wilaya de Biskra, sur la nécessité de la vaccination contre la grippe A/H1N1. “La campagne de vaccination se poursuit toujours. La troisième phase de la vaccination qui concerne les personnes atteintes de maladies chroniques sera lancée à partir de la semaine prochaine”, ont déclaré hier les représentants du département de Barkat, lors de cette rencontre. La campagne de vaccination contre le virus H1N1, qui a débuté à la fin décembre 2009, n'a pas connu un grand succès. Cela a été même un fiasco. Selon le ministère de la Santé, seulement 3% de la population ciblée ont accepté de se faire vacciner durant les deux premières phases de la vaccination qui a concerné près de 350 000 personnes du secteur de la santé et 850 000 femmes enceintes. Reste maintenant à miser sur la troisième phase de vaccination qui concernera les personnes atteintes de maladies chroniques, dont le lancement est prévu la semaine prochaine, pour écouler les doses de vaccin commandées. À noter que l'Algérie a négocié la baisse de sa commande auprès de son laboratoire fournisseur GSK. Seuls 5 millions de vaccins seront livrés au lieu des 20 millions initialement commandés. Les représentants du ministère de la Santé ont beaucoup insisté sur la continuité du programme de vaccination, évoquant une préparation à une éventuelle reprise de l'épidémie grippale et une prise de précaution pour la prochaine saison grippale 2010-2011. Cette rencontre a permis, également, de revenir sur la question de la grève des praticiens de la santé publique qui paralyse le secteur. Selon le ministère de la Santé, la grève est illégale et cela a été déclaré par la justice, le 6 février dernier. Il a argumenté cette décision en déclarant qu'“un débrayage doit être limité dans le temps, et cela n'est pas le cas du mouvement engagé par les praticiens. La grève illimitée est interdite par la loi”, a précisé, hier, Slim Belkacem, chargé de la communication du département de la Santé en marge de la vidéo-conférence organisée à l'INSP. Cependant, le représentant du ministère a réitéré “l'éternelle” phrase : “Les portes du ministère sont toujours ouvertes aux syndicalistes”, a-t-il précisé. Un portail qui a été bien fermé, voire barricadé lors de la marche des praticiens de la santé publique, qui les a conduits, mercredi dernier, au siège du département de Barkat. “Nous avons établi un calendrier de rencontres avec tous les syndicats afin d'arriver à dénouer la crise. Il faut que les syndicats mettent aussi un peu du leur et comprenne que le ministère ne peut négocier avec chaque syndicat individuellement”, a-t-il ajouté. Il est à préciser que le mouvement des praticiens est une grève d'une semaine cyclique jusqu'à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles.