Cent trente-neuf (139) barrages seront en exploitation en 2030 en Algérie contre 70 actuellement, ce qui permettra de mobiliser une capacité totale de 12 milliards de mètres cubes environ, a indiqué dimanche à Alger le directeur général de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), Saïd Abbas. «En 2030, l'Algérie disposera d'un patrimoine unique en Afrique de 139 barrages avec une capacité totale de 12 milliards de m3 environ», a dit M. Abbas à l'ouverture d'un colloque international de deux jours sur le thème des barrages et des séismes. Le DG de l'ANBT a souligné que la capacité des 70 barrages en exploitation est de 7,1 milliards m3. De son côté, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a souligné que depuis le début des années 2000, ce patrimoine a augmenté par la mise en service de 27 barrages alors que 14 autres «sont actuellement en construction et 23 barrages sont programmés pour le plan quinquennal 2015-2019». M. Necib a indiqué les 70 barrages en exploitation doivent être préservés contre les séismes car ils constituent «la colonne vertébrale de l'outil de sécurisation de l'approvisionnement en eau de la population». «Il est évident que ce patrimoine doit être préservé» et que des mesures soient prises pour renforcer la sécurité des «15% de nos concitoyens qui vivent» à leur aval, a encore souligné le ministre selon lequel il est nécessaire «d'aller vers une gestion de notre patrimoine hydraulique en prenant en compte les aléas naturels». «J'attends de ce colloque qu'il nous éclaire, à la lumière des dernières avancées de la science et de la technologie, sur toutes mesures à prendre pour assurer une sécurité optimale de ce patrimoine des aléas naturels», a souligné le ministre. Il a assuré que les barrages en Algérie sont sûrs et qu'ils ont été conçus sur la base des recommandations de la commission internationale des grands barrages. M. Necib a rappelé que les séismes d'El Asnam en 1980 et de Boumerdès en 2003 «ont permis de vérifier la solidité de nos barrages qui ont parfaitement résisté à ces deux chocs violents (…) et ces tests à grande échelle nous rassurent de la fiabilité des conceptions et la qualité de la réalisation de ces ouvrages». Pour améliorer davantage les méthodes de sécurité des barrages, le ministre a annoncé qu'un accord de partenariat sera signé prochainement avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique afin d'introduire des programmes de recherche appliquée dans le domaine de la construction des barrages et de la mesure des aléas climatiques (les crues) et sismique. Cet aléa sismique est évalué en tenant compte de la nature du site du barrage afin d'identifier les failles qui peuvent provoquer des séismes et prendre les mesures nécessaires à la sécurité de l'ouvrage, a dit Youssef Bouhadad, directeur au centre national de recherche appliquée en génie sismique dans une conférence sur ce sujet. En marge de la rencontre, le professeur Mustapha Meghraoui, de l'Institut de physique du globe de Strasbourg en France, a souligné qu'il n'existe pas «de risque zéro» mais que la recherche établit les meilleurs moyens de construire des barrages en réduisant les risques. Le directeur du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique, Mohamed Belazougui, a souligné que des études spécifiques seront menées avant la construction des nouveaux barrages afin d'identifier les risques d'apparition des failles qui pourraient menacer la stabilité des ouvrages. Enfin, les dernières précipitations enregistrées à travers le pays ont constitué un apport de 20 millions de m3, soit un taux de 69% entre les journées du 14 au 16 novembre, a indiqué le ministre.