La grève illimitée des chauffeurs de bus et receveurs relevant de l'Etablissement de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa), entamée il y a neuf jours, a été déclarée lundi «illégale» par le tribunal administratif de Sidi M'hamed, a-t-on appris de source judiciaire. Selon le verdict prononcé après un jugement en référé, les grévistes ont été sommés de reprendre «immédiatement» le travail, a-t-on ajouté de même source. La principale revendication de la grève, entamée lundi 11 novembre sans préavis, est «l'application de tous les articles de la convention collective signée et adoptée en 1997 avec effet rétroactif et le respect de ses dispositions juridiques». Jeudi, le directeur général de l'Etusa, Yacine Krim, a jugé «illégale» la grève des chauffeurs de bus et receveurs de l'entreprise, affirmant que «toutes les revendications des grévistes pour l'application de la convention collective de 1997 ont été satisfaites en octobre de l'année 2012". Il a indiqué qu' «il n'était plus possible de tolérer ce genre de débrayages inopinés qui causent des désagréments aux usagers des transports et des pertes à l'entreprise». M. Krim avait aussi souligné qu' «il était du devoir de l'Etusa d'appliquer et de respecter les lois en vigueur», appelant les grévistes à «assumer leur responsabilité». Pour leur part, des représentants du bureau syndical de l'entreprise affiliés à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), dissout en octobre dernier, avaient affirmé leur détermination à poursuivre le débrayage et plaidé, par ailleurs, pour le rétablissement du bureau pour «faciliter le dialogue». Ils avaient reconnu que cet état de fait donnait à leur grève un aspect «sauvage» qui risque de rendre le dialogue difficile et de compromettre la légitimité du débrayage. En marge d'une visite d'inspection à Alger, le ministre des Transports, Amar Ghoul, a estimé que la grève des travailleurs de l'Etusa était un «problème interne qui doit se régler au niveau de l'entreprise», ajoutant que son département ministériel avait donné des instructions pour prendre en charge les revendications des grévistes, à condition qu'elles soient «raisonnables». En effet, Amar Ghoul a estimé que cette grève «était une question interne» propre à l'entreprise soulignant que son ministère avait donné des instructions en faveur de la prise en charge des revendications des protestataires à condition qu'elles soient raisonables. «Cette question concerne l'entreprise et ses travailleurs et doit être réglée par le dialogue à l'intérieur de l'entreprise» a déclaré M. Ghoul. Pour le ministre, l'ETUSA «est une entreprise économique qui rémunère ses travailleurs à partir de ses revenus et il est anormal que sa masse salariale soit supérieure à ses revenus, sinon ce serait la faillite». Le ministre a insisté pour que les revendications soient conformes à la loi et soient soulevées dans le cadre du dialogue, avertissant que «la loi sera appliquée de manière stricte à l'égard de toute personne qui enfreindrait cette règle».