La téléphonie mobile de troisième génération (3G+) est désormais une réalité en Algérie. A quelques jours de sa commercialisation, les trois opérateurs (Mobilis, Ooredoo +ex-Nedjma+ et Djezzy) se disent «prêts» pour son lancement effectif le 1er décembre et tentent déjà de se positionner dans ce nouveau marché «prometteur» et «lucratif». Annoncée depuis plusieurs années et reportée pour des raisons diverses, la 3G+ sera, cette fois-ci, officiellement mise en service le 1er décembre à la satisfaction des usagers de cette nouvelle technologie. En effet, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a procédé, le 14 octobre dernier, à la déclaration des attributaires provisoires des licences 3G+, à savoir les trois opérateurs de téléphonie mobile opérant en Algérie. L'arrivée de la 3G+ relance, ainsi, de plus belle, la concurrence qui s'annonce «rude» sur le marché algérien. Les opérateurs, par communiqués et publicités interposés, vantent déjà les mérites de leurs réseaux, en dépit de la mise en garde de l'ARPT qui les somme de cesser toute publicité évoquant le réseau 3G+ avant l'octroi définitif des licences par décret exécutif. Ainsi, depuis l'attribution provisoire de la licence 3G+ en octobre dernier, une intense campagne publicitaire est menée par les trois opérateurs pour promouvoir leurs réseaux 3G+ alors que, dans les faits, ceux-ci ne sont pas encore établis. Dans cette bataille de «marketing», les annonces de tarifs «étudiés» et les moyens utilisés pour une meilleure qualité de service sont notamment mises en avant. Les trois opérateurs promettent ainsi une entrée tonitruante dans ce marché. Mobilis, qui a présenté la meilleure offre lors de l'attribution des licences provisoires, s'est dit «prêt» à se lancer dans cette nouvelle technologie et à offrir les «meilleures prestations» à ses abonnés. Plusieurs tarifs seront proposés par Mobilis selon le mode d'utilisation de cette technologie, a indiqué le Pdg de Mobilis, Saad Damma, qui conditionne la baisse des tarifs par l'augmentation du nombre d'abonnés. Les tarifs baisseront lorsque le nombre d'abonnés atteindra un «certain seuil», a-t-il assuré à l'issue de la cérémonie d'octroi provisoire des licences 3G+. L'opérateur public Mobilis, classé deuxième en nombre d'abonnés au GSM (plus de 12 millions), espère à travers la mise en service de la 3G, «se conforter» sur le marché de la téléphonie mobile 3G+. Mobilis compte, ainsi, offrir «plus de 2 millions d'accès dès le 1er décembre», date fixée par l'ARPT pour la mise en service commercial des services de la 3G+. De son côté, le directeur général d'Ooredoo, Joseph Ged, a dévoilé, dans une déclaration à l'APS, qu'il a choisi de couvrir sa stratégie relative à cette nouvelle technologie en annonçant d'emblée que le tarif d'accès au réseau Internet «demeurera le même» que celui de la 2G, actuellement, en vigueur. Classé deuxième meilleure offre par l'ARPT, lors de la cérémonie d'octroi de la licence 3G+, Ooredoo a promis aussi une couverture de qualité égale à celle de la 2G, mettant en avant les moyens financiers pour adapter son réseau à la 3G+. «Ooredoo a déjà investi 1 milliard de dollars pour la modernisation de son réseau et mobilisera autant pour les trois années à venir», a-t-il promis. Djezzy, qui est le premier opérateur GSM avec plus de 17 millions d'abonnés, a, quant à lui, mis en exergue sa position de «leader» sur le marché de la téléphonie mobile 2G. «Nous avons le souffle nécessaire pour consolider la position de leader de Djezzy», a indiqué à l'APS le Pdg de Djezzy, Vincenzo Nesci, affirmant que son entreprise est «prête» pour la 3G+ qui permettra de créer 400 emplois directs dans le cadre de son déploiement en Algérie. La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Mme Zohra Derdouri, a affirmé récemment, à propos de la tarification, que les coûts sont «décidés par la concurrence» entre les trois opérateurs, ajoutant que l'opérateur offrant les meilleurs services attirera «certainement plus de clients». Elle a, toutefois, averti qu'il y aura un contrôle par l'ARPT concernant les coûts afin qu'ils ne soient pas excessifs.