L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a formellement approuvé mercredi l'adhésion du Yémen, après treize ans de négociations. Le Yémen ne pourra devenir le 160ème Etat-membre de l'OMC qu'après la ratification formelle par le Parlement yéménite. «Le Yémen a été une nation de négoce pendant des centaines d'années (...) Nous entendons nous reconnecter au monde», a déclaré le ministre yéménite du Commerce et de l'Industrie, Saadeddine Ben Taleb, peu après que la réunion ministérielle de l'OMC approuve sur l'île indonésienne de Bali l'adhésion du pays. Le directeur général de l'OMC, Roberto Azevedo, a salué les «réformes très profondes» prises par le Yémen au cours des treize ans de négociations en vue de son accession. «Vous avez pris des décisions courageuses», a-t-il dit. Le directeur a vu dans cette nouvelle adhésion la preuve que l'OMC était encore pertinente, au moment où son incapacité à s'entendre à Bali sur un accord sur l'ouverture du commerce mondial fait douter de son avenir. Une fois son adhésion ratifiée, le Yémen deviendra le 35ème Etat-membre de l'OMC faisant partie des Pays les moins avancés (PMA). Le ministre américain au Commerce, Michael Froman, a salué «la fin d'un long voyage pour le Yémen», qui a démontré son «engagement envers les réformes». Le «Réseau arabe des ONG pour le développement» a cependant critiqué les «concessions imposées» au pays en vue de son adhésion. La «libéralisation des services» exigée par l'OMC pourrait encore aggraver la situation humanitaire des Yéménites, estime dans un communiqué le réseau regroupant des ONG de 12 pays arabes.