Une réflexion sur la mise en place d'un observatoire du développement des territoires ruraux (ODTR) sera engagée mercredi à Alger à l'occasion de la célébration de la journée internationale de la montagne, a-t-on appris hier auprès de la Direction générale des Forêts (DGF). L'objectif de la rencontre qui sera organisée à l'occasion de cette journée est d'engager «une réflexion concertée entre les partenaires potentiels sur la mise en place d'un observatoire du développement des territoires ruraux (ODTR) qui constituera un outil d'aide à la décision, de réflexion, d'analyse, d'échange et de diffusion de toutes les dynamiques territoriales observées durant la mise en œuvre des programmes de développement rural», selon la même source. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du projet d'appui au programme de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique (PRCHAT) engagé en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Pour célébrer la journée internationale de la montagne, la DGF organise également des manifestations, à l'échelle nationale, qui seront axées notamment sur le rôle de la forêt dans la protection de l'équilibre naturel, les changements climatiques et leurs impacts sur les zones de montagne. Ces manifestations porteront également sur l'aménagement intégré des bassins versants, la protection de la faune et de la flore dans les parcs nationaux, les opportunités offertes par la montagne pour le développement des activités socio économiques et le tourisme. «La journée mondiale de la montagne symbolise l'importance qu'accorde notre pays au développement des zones de montagne et c'est l'occasion pour offrir davantage de sensibilisation des citoyens autour de l'intérêt majeur et vital et son importance dans le développement des activités socio-économique», a souligné la DGF. «Les montagnes, clés d'un avenir durable» est le thème retenu cette année, par les nations unies qui a adoptée en 2003 une résolution proclamant le 11 décembre «Journée internationale de la montagne». L'accent sera mis, cette année, sur le «rôle crucial des montagnes pour faire avancer le monde vers une croissance économique durable dans le contexte de l'éradication de la pauvreté, et sur leurs modèles de production généralement durables et à faibles niveaux d'émission», a expliqué la même source. Programme spécifique au développement des zones de montagne Les montagnes couvrent environ 25% de la surface émergée de la planète, abritent 12% de la population mondiale, fournissent entre 60 et 80% des ressources mondiales en eau douce destinées à la consommation domestique, agricole et industrielle, abritent environ 25% de la biodiversité terrestre ainsi que des ressources génétiques vitales pour les cultures et le bétail adaptés aux conditions locales. Elles accueillent également près de 60% des réserves de la biosphère mondiales et attirent environ 15 à 20 % du tourisme mondiale. En Algérie, l'espace montagneux qui s'étend sur tout le long de la partie Nord du pays et en bordure des hautes plaines steppiques, couvrent une superficie de neuf millions d'ha soit 4% de la superficie du pays et 22 % de sa partie Nord. La population des zones montagneuses est estimée à 10 millions d'habitant soit 23 % de la population du pays avec des densités qui varient entre 25 et 400 habitants au km2. La superficie agricole utile est de 1,5 ha soit 16 % de la superficie agricole utile nationale. Cependant, les zones montagneuses, peu ou non boisées, sont soumises à un processus d'érosion des sols «très grave» qui menace à court terme les systèmes en place ainsi que les ouvrages et les équipements en aval, a regretté la DGF. Les spécialistes estiment à 120 millions de tonnes de terres arrachées, surtout au niveau des bassins versants dénudés et 30 millions de m3/an atterrissent au niveau des barrages, ce qui fait perdre autant de volume de capacité de réserves. Faute de diversification de source de revenu, une «pression anthropique assez forte» est observée sur les ressources naturelles et sur les terres forestières et maquis par l'extension d'une céréaliculture marginale sur les pentes fortes des versants fragiles et le surpâturage, a-t-on ajouté. Les zones de montagne sont aussi exposées au risque incendie de forêt dont la moyenne nationale durant ces dix dernières années est estimée à 23.372 ha. A cela viennent s'ajouter d'autres facteurs tels que les pratiques culturales inadaptées, les utilisations irrationnelles des ressources naturelles et l'absence de schémas d'aménagement des espaces montagneux, ce qui a provoqué des constructions anarchiques, éparses et éloignées, l'enclavement des douars et des mechtas, l'analphabétisme, la marginalisation des populations montagnardes. Pour faire face à ces problèmes, un sous programme spécifique au développement des zones de montagne est en cours de finalisation par la DGF. Ce sous programme, qui sera lancé dans le cadre du nouveau plan quinquennal 2015/2019, comprend des actions relatives à la conservation des eaux et des sols, le développement de la production végétale et animale, la mobilisation de l'eau et le désenclavement.