Les pouvoirs publics semblent décidés à promouvoir le secteur privé et l'intégrer totalement dans la stratégie de développement économique. Même si la tendance n'est pas encore à une totale libéralisation de l'économie, le secteur privé est, au moins, traité sur le même pied d'égalité que le secteur public. Une façon douce de rompre avec l'hégémonie du secteur public des années 1970 et 1980. Les pouvoirs publics semblent décidés à promouvoir le secteur privé et l'intégrer totalement dans la stratégie de développement économique. Même si la tendance n'est pas encore à une totale libéralisation de l'économie, le secteur privé est, au moins, traité sur le même pied d'égalité que le secteur public. Une façon douce de rompre avec l'hégémonie du secteur public des années 1970 et 1980. «Nous ne faisons plus de différence entre le secteur public et le secteur privé. Pendant des années, l'Algérie a été une économie socialiste et administrée, où les entreprises publiques étaient hégémoniques. Désormais, ce qui nous intéresse c'est l'entreprise algérienne, sans aucune distinction, en tant que créatrice d'emplois et de richesse. C'est par elle que l'on pourra résorber le chômage des jeunes», a déclaré, dans ce sens, Amara Benyounes dans une interview à Jeune Afrique. L'administration reste, cependant, trop présente dans le fonctionnement de l'économie, selon le ministre de l'Industrie, pour qui, l'allègement des procédures administratives est un axe important de la stratégie de développement. «Nous devons avant tout améliorer le climat des affaires, éliminer les nombreuses lourdeurs bureaucratiques. Nous essayons de dépoussiérer et d'alléger certaines démarches afin de faciliter les créations d'entreprises, ainsi que les relations des entrepreneurs avec l'administration, le fisc, les douanes, etc. Les effets positifs de ces mesures devraient se faire sentir dans les prochains mois », promet Benyounes. S'il faut créer la rupture avec l'ère de l'industrie «industrialisante» des années 70 dans son volet hégémonie de l'Etat, il est utile de s'en inspirer dans ce qu'elle a créé comme tissu industriel performant, en son temps. Le retour à l'industrie est la condition fondamentale du développement économique selon Benyounès qui précise : « Notre stratégie fondamentale est de réindustrialiser l'Algérie. Il n'y a pas de pays développé à travers le monde qui n'ait une industrie solide, c'est la base même du développement économique. Au cours des années 1970, nous avons connu une ère industrielle, que nous avons perdue durant les années 1980 et qui s'est effondrée davantage encore pendant la triste décennie 1990 ». Une stratégie à même, selon le ministre, de permettre d'édifier une économie de substitution aux hydrocarbures qui peut même aller conquérir des marchés étrangers : « Notre objectif est de mettre en place une politique de substitution aux importations, tout en menant une politique d'exportation ». En attendant, un effort gigantesque est à faire pour augmenter sensiblement la part de l'industrie dans le PIB. Celle-ci ne représente actuellement que 5% alors qu'elle se situait à presque 15% dans les années 70, justement. «Pour inverser la tendance, il n'y a pas de recette miracle : nous devons favoriser la création de sociétés industrielles et accompagner les entrepreneurs dans cette voie. Quand nous avons libéralisé le secteur du commerce extérieur, de nombreux Algériens ont fait fortune dans ce domaine. C'est également possible dans l'industrie», assure le ministre. Seulement, cette stratégie doit impérativement être bâtie sur un tissu dense de PME. Ce qui loin d'être le cas. «En Algérie, nous disposons d'environ 600.000 PME-PMI. Or, par rapport à la moyenne mondiale et à notre population, nous devrions en compter 1,6 million... Par des mesures incitatives, nous devons pousser les Algériens à créer des entreprises, à développer une culture entrepreneuriale», déclare-t-il