Constat d'échec. Le gouvernement fait marche arrière après avoir instauré le Crédoc comme seul moyen de paiement des importations. Les objectifs avancés en 2009 n'ont pas été atteints. Bien au contraire : les importations sont toujours en hausse et le dinar s'est déprécié. Constat d'échec. Le gouvernement fait marche arrière après avoir instauré le Crédoc comme seul moyen de paiement des importations. Les objectifs avancés en 2009 n'ont pas été atteints. Bien au contraire : les importations sont toujours en hausse et le dinar s'est déprécié. Seul gagnant, quelques banques étrangères implantées en Algérie qui, au lieu de se retrouver obligées de financer l'économie et les entreprises, certains établissements se sont vus offrir une manne inespérée. Les commissions. Le Credoc rapportait 650 millions de dollars par an à ces banques selon plusieurs sources. En effet, le gouvernement vient de rétablir la remise documentaire comme second moyen de payement des importations avec le crédit documentaire (Credoc), dont l'instauration en 2009 n'a pas permis une régulation optimale des opérations du commerce extérieur. La mise en œuvre de cette mesure prend effet à partir du 1er janvier 2014. Les importateurs auront le choix de payer leurs importations soit par remise documentaire soit par Credoc, a indiqué à l'APS le président de la commission finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Khalil Mahi. L'article 81 de la loi de finances de 2014 stipule en effet que «les importations destinées à la revente en l'état ne peuvent s'effectuer qu'au moyen du crédit documentaire ou de la remise documentaire». Il vient modifier l'article 69 de la loi de finances complémentaire de 2009 qui consacre le Credoc comme seul moyen de payement des importations, a précisé M. Mahi. Si la remise documentaire tout comme le transfert libre ont été rétablis dans la loi de finances complémentaire de 2011 comme mode de payement des importations, leur champ d'application a été limité cependant aux seules entreprises de production qui recourent à des importations d'urgence dont le montant annuel ne doit dépasser les 4 millions de DA, a expliqué M. Mahi. L'élargissement de l'application de la remise documentaire à toutes les importations vient après l'échec du Credoc à freiner l'envolée des importations et à réguler les opérations du commerce extérieur, dira-t-il en substance. Depuis 2009, ce mode de payement a profité beaucoup plus aux fournisseurs et aux banques de la place, notamment privées, qui ont vu leurs rémunérations se multiplier, poussant la Banque d'Algérie à introduire un plafonnement des marges applicables aux opérations du commerce extérieur. C'est une manière d'inciter ces banques qui se sont spécialisées dans le financement du commerce extérieur à revoir leur stratégie en accordant une place plus importante dans leur portefeuille au financement de la PME. Selon M. Mahi l'institution du Credoc comme seul moyen de payement des importations a généré des difficultés de trésorerie pour les petites entreprises opérant dans la production qui se sont retrouvées contraintes à régler leurs factures en mobilisant leurs avoirs, avant de recevoir leurs marchandises trois ou quatre mois plus tard. Le Credoc a constitué en effet une aubaine pour les fournisseurs étrangers qui font tourner l'argent des entreprises algériennes durant les longues périodes de commande. Le retour à la remise documentaire devrait soulager ces entreprises qui ne seront plus contraintes de payer leurs importations avant la livraison de la marchandise, a-t-il signalé. M. Mahi a indiqué que la remise documentaire permet comme le Credoc une meilleure transparence et une traçabilité financière des opérations du commerce extérieur.