L'emplacement du nouveau complexe pétrochimique et de sa zone industrielle à Béjaïa a été déterminé, signe que le projet d'investissement du gouvernement algérien dans le secteur énergétique en aval est en bonne voie, alors que le pays cherche à diversifier son économie. L'emplacement du nouveau complexe pétrochimique et de sa zone industrielle à Béjaïa a été déterminé, signe que le projet d'investissement du gouvernement algérien dans le secteur énergétique en aval est en bonne voie, alors que le pays cherche à diversifier son économie. En janvier, Hamou Ahmed Touhami, gouverneur de Béjaïa, une province située sur le littoral à l'est d'Alger, a annoncé que la municipalité d'El Kseur avait été retenue pour l'installation de ce qui sera le troisième plus grand complexe pétrochimique assorti d'une zone industrielle de tout le pays. L'ensemble sera installé sur un terrain de plus de 250 hectares. Selon le gouverneur, ce projet, qui est mené par l'entreprise publique algérienne spécialiste des hydrocarbures Sonatrach, devrait permettre la création d'au moins 3 000 emplois locaux et sera commissionné en 2018. L'importance de la proximité au port Dans un premier temps, le complexe aura pour matière première le gaz de pétrole liquéfié. Si les autorités n'ont pas encore déterminé les substances pétrochimiques qui seront produites, 60 % de la production sera exportée à l'étranger via le port de Béjaïa selon les médias locaux. Les travaux nécessaires seront réalisés pour que l'installation portuaire puisse s'adapter à cette nouvelle évolution. La proximité d'El Kseur à la zone portuaire aura peut-être fait peser la balance en sa faveur pour le choix final, au vu des infrastructures d'exportation majeures qui existent déjà. La ville est à moins d'une heure en voiture du port et de son terminal pétrolier, et un pipeline pétrolier ainsi qu'une voie ferrée traversant la zone sont tout aussi proches. Selon la presse locale, le site faisait partie des deux dossiers examinés dans le cadre de l'appel d'offre. Pour l'instant, aucune annonce d'ordre financier n'a été faite, mais les investissements devraient être significatifs. Pour ce qui est de la phase de construction, des représentants de Sonatrach ont déclaré leur intention de privilégier la sous-traitance. Un projet inscrit dans un plan plus vaste Le complexe pétrochimique de Béjaïa sera le troisième du pays, et viendra s'ajouter à Skikda à l'est, et Arzew à l'ouest. Béjaïa se situera entre ces deux sites, qui comptent également des raffineries pétrolières et des installations d'exportation de gaz de pétrole liquéfié. Le développement de l'industrie pétrochimique est en ligne avec l'ambition de Sonatrach de soutenir l'expansion générale des activités en aval. En 2012, cette entreprise d'Etat avait déclaré prévoir un investissement de 80 milliards de dollars d'ici à 2017 pour renforcer les capacités de raffinage, et développer les activités d'exploration en amont. Il y aura notamment la construction de cinq nouvelles raffineries qui ajouteront 30 millions de tonnes de capacité, soit plus du double de la limite actuelle de 22 millions. Il est également important de développer une chaîne de valeur locale alors que le gouvernement cherche à maximiser les revenus engrangés par les hydrocarbures et sa production de brut. En 2007, l'Algérie a produit 233.3 millions de tonnes de pétrole et équivalents, contre 205.82 millions en 2011, soit une baisse de 11 %. Le bien-être de l'économie dépend en grande partie du secteur énergétique, les hydrocarbures représentant l'immense majorité des exportations (97 %), 70 % des recettes budgétaires et 37 % du PIB. La diversification de l'économie à venir et les futures exportations à valeur ajoutée font de la pétrochimie une filière intéressante à développer. En 2011, sa production se chiffrait à 320 000 tonnes, contre 367 000 en 2010. En termes de tonnage, les produits les plus importants sont le méthanol, l'azote liquide et l'hélium, ce dernier faisant l'objet d'une joint-venture à Arzew entre Sonatrach et l'allemand Linde. On compte également une production de résine, PVC et éthylène. Au cours des dernières années, les engrais ont fait l'objet de nombreuses attentions et ont permis d'engranger de nombreuses recettes à valeur ajoutée alors que la demande mondiale est en plein essor. En 2012, le gouvernement a annoncé son projet de construction de trois nouvelles unités d'engrais d'ici à 2020. L'un des plus grands projets des dernières années concerne la joint-venture entre Sorfert de la Sonatrach et l'égyptien Orascom Construction Industries. A l'été 2013, une usine de production d'engrais avait ainsi été ouverte à Arzew avec pour matière première le gaz naturel et une production annuelle de 800 000 tonnes d'ammonium et 1.2 tonne d'urée. Elle devrait alimenter tant le marché domestique que le marché à l'export. Une usine similaire est en cours de construction. Ce sera une joint-venture également, mais cette fois-ci avec Suhail Bahwan d'Oman. Au cours des dernières années, le gouvernement algérien a fait du traitement des ressources naturelles dans le pays une priorité politique. Or le nouveau et grand complexe pétrochimique et sa zone industrielle offrent des signes encourageants à cet égard. Dans le passé les délais d'achèvement des projets ont été problématiques, mais une fois que ce projet sera complété, l'Algérie sera mieux équipée contre la volatilité des prix sur les marchés internationaux.