Le décloisonnement entre l'université et le monde de l'entreprise est l'un des objectifs assigné au forum USTHB-entreprises qui sera organisé les 4 et 5 mai prochains à travers des contacts entre des enseignants, des étudiants et des représentants des entrepreneurs, a indiqué jeudi à Alger le recteur de l'université des sciences et de la technologie Houari-Boumediène (USTHB), Benali Benzaghou. «Nous organisons les 4 et 5 mai 2014 le forum USTHB-entreprises pour mettre en contact nos enseignants et nos étudiants avec les représentants d'entreprises afin de leur permettre de concrétiser des accords que nous devons préparer d'ici là», a-t-il souligné au cours d'une rencontre entre l'USTHB et les chefs d'entreprises algériennes sur le partenariat économique. M. Benzaghou a ajouté que ce forum dépasse la simple recherche d'emploi et vise à approfondir la collaboration entre ces entités. «Nous souhaitons que le partenariat auquel nous aspirons crée une nouvelle normalité qui est celle des échanges constants entre l'université et le monde de l'entreprise», a-t-il dit. Il a ajouté que l'USTHB a aussi un plan quinquennal 2015/2019 pour lancer une nouvelle génération de licence et de master en particulier une génération de master en engineering et en sciences. «Nous avons des master avec nos partenaires en mathématiques financières avec les banques et les assurances, en énergie renouvelable avec Sonelgaz, en physique médicale avec les CHU, en criminalistiques avec des services de sécurité et la sécurité des systèmes informatiques avec Alnaft en 2015», a-t-il précisé. Une quarantaine d'entreprises ont signé des accords avec l'USTHB ce qui a permis de mettre en place un club des amis de l'USTHB comme interface entre l'université et son environnement économique. De son côté, le professeur Abdelhafid Aourag de la direction générale de recherche scientifique et technique a suggéré le développement des activités de recherche en accordant aux entreprises des réductions d'impôts. Il a proposé aussi que des équipes mixtes de chercheurs et d'experts des entreprises animent des laboratoires mixtes ou des projets mixtes de recherche. Le directeur général de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a indiqué que «l'université commence à fournir un personnel de qualité de plus en plus formé» tout en approuvant l'idée d'exonérer la recherche de la fiscalité. Il a regretté néanmoins qu'il n'y a pas de recyclage des personnels «pour que la société garde les meilleurs et qu'il y ait la performance et que la relève soit garantie». Selon le P-DG de Sonatrach qui a proposé de financer un institut de mathématiques, il faut un check-up du personnel et il faut lier la recherche aux facteurs de production pour arriver à de bons résultats», relevant l'importance de parler du mode de rémunération et de législation du travail. «Nous sommes prêts à financer un institut de mathématiques à condition qu'il soit soutenu par tous les moyens», a promis M. Zerguine. «Sonatrach a effectué quelques recherches mais qui ne sont pas en adéquation avec les moyens mis en place», a-t-il avoué, précisant que ces recherches ont bien évolué avant de s'estomper. Quant à M. Nouredine Bouterfa, P-DG de Sonelgaz, il a souligné que l'entreprise est confrontée à un personnel formé mais qui n'a pas d'autonomie ce qui pose, selon lui, un problème de management. De son côté, M. Azouaou Mehmel, P-DG d'Algérie Télecom, a proposé de travailler en amont avec l'université dans certaines spécialités comme cela se fait à l'étranger. Il a appelé aussi à accorder plus d'intérêt à la recherche scientifique pour que l'entreprise soit mieux évaluée sur le marché. Il a confié qu'Algérie Télécom envisage des solutions de parrainage et un conseil scientifique au sein de l'entreprise pour développer des solutions dans le domaine d'activités à travers des logiciels. Reconnaissant l'obsolescence des connaissances transmises à l'étudiant, M. Benzaghou a dit qu'il a pris conscience de l'importance des logiciels ce qui le conduit à orienter la recherche vers ce domaine «pour un nouveau départ» surtout qu'Algérie Télécom adapte souvent sa technologie avec ses fournisseurs.