Les chercheurs algériens sont disposés à apporter ce qu'il faut pour le développement d'un tissu économique concurrentiel dans le pays, avec une industrie innovante sur la base d'un partenariat durable. Pour ce faire, le secteur socioéconomique algérien doit faire confiance à la recherche scientifique pour instaurer une industrie développée. C'est une étape charnière pour répondre aux enjeux sociétaux contemporains en rendant visibles et lisibles les produits et solutions pouvant faire l'objet d'un transfert aux secteurs socioéconomiques. C'est ce que préconise, dans une déclaration au «Financier», le Pr Aourag Hafid, DG-RSDT et organisateur du Salon National de la Valorisation des Résultats des Programmes Nationaux de Recherche qui se tient aujourd'hui au CCO d'Oran. Les exemples sont légion. Le Pr Aourag, doublement nominé au prestigieux prix Nobel, évoque l'expérience d'une trentaine d'entreprises incubées dans le cadre du PNR. L'apport indéniable du partenariat industrie-université, est notamment illustré par le succès des expériences avec des entreprises telles que SAIDAL et Sonelgaz. M. Aourag annonce à cette occasion, et en avant-première, un partenariat prochain avec l'entreprise spécialisée en électronique ENIE de Sidi Bel Abbes. L'identification et la mise en valeur des outputs générés par les projets à haute valeur ajoutée permettront le renforcement des synergies entre les équipes de chercheurs et les responsables des PME-PMi et TPE, «en nouant des partenariats et en traduisant sur le terrain les actions projetées dans les cahiers des charges», estime M. Aourag. Cette démarche s'inscrit donc dans le continuum du processus global de développement pour stimuler la transition d'une économie basée sur les ressources vers une économie axée sur la compétitivité et l'innovation. La diffusion des technologies développées dans les divers projets, leur traduction en applications innovantes pour la société, sont ainsi les objectifs principaux de la valorisation des PNR. Ceci, a expliqué M. Aourag, dans la perspective de faciliter le rapprochement entre les chercheurs et l'entreprise pour contribuer efficacement au développement économique par la recherche et l'innovation. Le professeur ajoute «qu'en initiant cette rencontre, il s'agit de jeter les jalons d'une nouvelle dynamique entre l'université et les entreprises socioéconomiques en matière de recherche scientifique. Après plusieurs réflexions, l'objectif de cette manifestation scientifique, consiste sur la façon d'exporter son savoir et son savoir-faire afin de promouvoir un partenariat gagnant-gagnant dans lequel l'innovation serait le vecteur de progrès». Il mettra en évidence ce deuxième rendez-vous dans le cadre de la promotion du PNR, qui se tient aujourd'hui, par l'important acquis qui est la dotation de 40 nouveaux centres de recherche au profit du secteur. Il rappellera dans ce contexte que des milliers de postes de recherche sont à pourvoir dans les secteurs liés au développement de l'agriculture, de la pêche, de l'industrie agroalimentaire, des ressources hydriques ainsi que des infrastructures (Process). Il va sans dire que le retentissement sociétal escompté par les chercheurs reste tributaire d'une nouvelle politique en matière de recherche intelligente entre l'université et l'entreprise. C'est dans cette vision que s'inscrit la notion de la recherche de l'excellence qui doit nécessairement obéir à un ensemble de ressources humaines et financières. Dans ce contexte, la recherche scientifique semble éprouver des difficultés à entrer en contact avec les partenaires socioéconomiques. Lors du salon de valorisation du PNR, Les participants devront mettre en exergue la nécessité de mettre l'université en relation avec les PME/PMI. M. Aouraga a rappelé que pas moins de 680 experts algériens travaillant en Algérie ou à l'étranger sont mobilisés pour le suivi des projets de recherche initiés et qui s'étendent à divers secteurs tels l'agriculture, les forêts, les espaces naturels et ruraux, la pêche et l'aquaculture, les ressources en eau, ainsi que la prévention des catastrophes naturelles, la protection contre les risques majeurs, les technologies spatiales, la jeunesse et les sports et les biotechnologies. Une enveloppe financière de 20 milliards de dinars est consacrée à la concrétisation de l'ensemble des PNR, a souligné M. Aourag précisant que la durée de mise en œuvre des projets est de quatre années.