La mise en place d'une politique nationale de l'innovation est la «condition sine qua non» pour que l'Algérie accède au cercle des pays innovants dans le monde, a indiqué, dimanche à Alger, le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur, Abdelhafidh Aourag. «La mise en place d'une politique nationale de l'innovation, sous la houlette du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, est la condition sine qua non pour que l'Algérie soit un pays innovant», a déclaré Aourag, répondant à une question sur la classement 2012 de l'Algérie (124e sur 140) en termes d'innovation, établi par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle et l'institut Insead. M. Aourag a mis l'accent, de ce fait, sur l'urgence à créer des «passerelles concrètes» entre la recherche scientifique et les entreprises pour arriver à créer de l'innovation. Pour lui, il est nécessaire pour les entreprises algériennes d'associer les chercheurs pour arriver à réaliser un produit qui puisse être compétitif, pas uniquement à l'échelle nationale mais surtout à l'international. «Plus de 3 000 brevets ont été produits par les chercheurs depuis l'indépendance, malheureusement, ils ne sont pas valorisés et sont jetés aux oubliettes», a-t-il regretté. «Il faut que les entreprises (publiques et privées) fassent confiance aux innovations faites par les chercheurs et transforment cette innovation scientifique en une innovation économique», a-t-il préconisé. C'est avec l'association des chercheurs qui les alimentent en idées créatrices et novatrices que les grandes multinationales ont pu être compétitives et leaders sur le marché, a-t-il argumenté. M. Aourag a également indiqué que la Direction de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur met en place des centres d'innovation et de transfert de technologie qui seront réceptionnés en 2014 à Tlemcen, Batna et Béjaïa pour booster l'innovation. «Notre objectif à travers ces centres d'innovation et de transfert de technologie est de trouver la formule idéale pour transformer les idées développées à l'université en des valeurs ajoutées pour les mettre au service du secteur socioéconomique», a-t-il soutenu. M. Aourag a aussi précisé que sa structure a mis en place des cellules de valorisation des résultats de la recherche au niveau de chaque université, pour encourager les jeunes diplômés qui ont des idées créatives ou qui ont réalisé des projets dans le cadre de leurs thèses de fin d'étude et les aider à faire un montage financier. «Nous avons assisté ces jeunes diplômés, en sollicitant les différents organisme financiers, pour qu'ils puissent monter leur propre entreprise. Vingt entreprises ont été déjà créées», a-t-il indiqué.