La Banque mondiale prévoit une hausse du PIB de l'Algérie de l'ordre de 3,3% en 2014, qui continuera à se raffermir dans une marge modérée pour atteindre 3,5% en 2015 et 3,6% en 2016, indique le rapport sur les perspectives économiques mondiales publié hier. En effet, la BM a maintenu les mêmes prédictions de croissance du PIB algérien que celles faites en janvier dernier, alors qu'elle a révisé en baisse ses prévisions de la croissance mondiale dont notamment celles des pays en développement. Ces pronostics sont réactualisés semestriellement, faut-il noter. Cependant, les pronostics de cette institution financière mondiale sont inférieurs à ceux du FMI lequel tablait, en avril dernier, sur une croissance du PIB algérien de 4,3% en 2014 et de 4,1% en 2015. En ce qui concerne la balance des comptes courants du pays, la BM l'a révisée en baisse en la situant à +0,7% du PIB en 2014 (contre une prévision de +2,6% faite en janvier dernier), et à -1,7% en 2015 (contre une prévision de +0,1% faite en janvier) et à -3,4% en 2016. Une croissance modeste dans la région MENA Pour la région Moyen-Orient et Afrique du nord (MENA), l'institution de Bretton Woods avance que sa croissance se raffermira progressivement mais tout en restant modeste. Les perspectives pour la région restent ‘'extrêmement incertaines'' et tributaires d'une large gamme de risques intérieurs liés à l'instabilité politique et aux incertitudes concernant l'action publique, selon la BM. Selon les projections, la croissance dans cette région augmentera progressivement pour passer de 1,9 % en 2014 (contre un pronostic de 2,8% fait en janvier dernier) à 3,6% en 2015 grâce à une reprise de la production de pétrole dans les pays exportateurs de pétrole et à une légère amélioration de la situation des économies importatrices de brut. Par ailleurs, cette institution mondiale a réitéré que le système de subvention de produits alimentaires et de carburants dans la région MENA se caractérise encore par son ampleur et par son ‘'inefficacité''. Dans ce sens, elle note que si les subventions ont été, initialement, motivées par leur rôle d'outil de protection sociale des personnes à revenus limités, elles bénéficient, également, aux segments aisés de la population tout en mettant davantage de pression sur le budget de l'Etat. Par conséquent, ajoute la BM, ‘'la réforme des subventions devient cruciale afin de mieux servir les nécessiteux et d'améliorer les fondamentaux macroéconomiques et la viabilité budgétaire à long terme dans la région''. Perspectives favorables en Afrique subsaharienne Pour ce qui concerne l'Afrique subsaharienne, le rapport avance que les perspectives à moyen terme de cette région demeureront favorables avec un taux de croissance du PIB qui devrait rester à 4,7% en 2014 avant d'augmenter légèrement pour atteindre 5,1% en 2015 et en 2016. Ceci grâce au raffermissement de la demande extérieure et aux investissements dans les ressources naturelles, l'infrastructure et la production agricole. La croissance devrait être particulièrement soutenue en Afrique de l'Est, grâce aux entrées des investissements directs étrangers qui sont attirés par les ressources en gaz naturel offshore en Tanzanie et par la mise en production des champs pétrolifères en Ouganda et au Kenya. Même si la croissance reste faible en Afrique du Sud, elle se raffermira quelque peu en Angola et restera robuste au Nigéria. Sur le plan mondial, la BM a revu en baisse ses prévisions de croissance en tablant sur un PIB mondial de 2,8% en 2014 alors qu'elle prévoyait, en janvier dernier, une croissance mondiale de 3,2%.