Les vols d'Air Algérie à destination et en provenance de la France risquent d'être fortement perturbés en raison de la grève des contrôleurs annoncée dans l'hexagone et prévue du 24 au 29 juin. Il s'agit d'une période sensibles marquée par les départs en vacances, et notamment les déplacements des Algériens établis en France qui rentrent au pays pour le mois de Ramadhan. Citée par l'APS, la Représentation générale France nord de la compagnie nationale, dans la capitale française, a déclaré que le programme des vols de la compagnie nationale Air Algérie, en provenance et à destination de l'Algérie, sera «fortement perturbé» du 24 au 29 juin. Cette perturbation intervient en raison d'une grève décidée par les services de la navigation aérienne française, a précisé la Représentation générale qui invite sa clientèle à se rapprocher de ses agences, en France, pour davantage d'informations sur leurs réservations, ajoute l'agence de presse. La menace de grève des contrôleurs aériens français qui planait depuis quelques jours en France, s'est concrétisée vendredi à quelques jours des grandes vacances, après que deux syndicats de contrôleurs aériens ont appelé à la grève, du 24 au 29 juin, pour protester contre les moyens « insuffisants « accordés à la navigation aérienne. Les syndicats manifestent aussi leur opposition à la réforme du contrôle aérien européen, «d'inspiration très libérale», que la Commission européenne a présentée le 11 juin. En effet, Deux syndicats de contrôleurs aériens, pesant au total plus de 60%, ont appelé jeudi à la grève du 24 au 29 juin, pour protester contre le niveau des moyens accordés à la navigation aérienne pour 2015-2019, qu'ils jugent insuffisant. Le SNCTA (41% des voix aux dernières élections professionnelles) a annoncé rejoindre l'Unsa-ICNA, troisième syndicat de la profession (22,4%), qui avait déjà déposé début juin un préavis pour cette période de premiers départs estivaux. Il promet dans un communiqué que le mouvement sera «particulièrement suivi» parmi les 4.000 contrôleurs aériens et que «un grand nombre d'annulations et de fortes perturbations des horaires sont à prévoir». La France doit présenter d'ici le 30 juin à Bruxelles son plan de financement à cinq ans pour la navigation aérienne. Pour le SNCTA, «les moyens mis en œuvre à ce jour par la direction générale de l'aviation civile, ou ceux prévus pour les cinq prochaines années, ne permettent pas de garantir les orientations stratégiques de performance et de modernisation pourtant nécessaires pour assurer un service sûr et efficace». Les redevances acquittées par les compagnies sont une ressource majeure. Tant Bruxelles que les compagnies aériennes poussent à leur baisse. Le projet du gouvernement français propose d'augmenter une redevance et d'en baisser une autre. Selon la Direction générale de l'aviation civile en France (DGAC), dont dépendent les contrôleurs, le taux de redevance route doit ainsi augmenter de 5% en 2015 puis rester stable. L'autre redevance, acquittée pour les services offerts à proximité des terminaux, doit baisser de 2% en 2015 et jusqu'en 2019. Les deux syndicats reprochent au secrétaire d'Etat aux Transports Frédéric Cuvillier de manquer à ses engagements. En janvier, le SNCTA avait renoncé à faire grève après avoir obtenu «des garanties sur la sécurisation du financement» à cinq ans. «L'action incessante de groupes de pression, associée à une doctrine ultra libérale de la Commission européenne, empêche toute prise de décision objective des pouvoirs publics», déplore le SNCTA. Assujettis au service minimum, les contrôleurs aériens peuvent être réquisitionnés pour permettre d'assurer au minimum 50% du trafic. Lors de précédentes grèves, la DGAC a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs vols.