Un rocher de plusieurs tonnes est tombé mercredi soir de la falaise qui surplombe la route de la Corniche inférieure, au niveau du lieudit Le Rocher de la Vieille, apprend-on auprès de la Protection civile. Vers 21 heures, un rocher d'une dizaine de tonnes, selon l'estimation de notre interlocuteur, s'est détaché de la falaise pour tomber sur la route. «Un automobiliste a échappé à une mort quasi-certaine. Il a freiné à temps, évitant de justesse le morceau de falaise. Il s'en est sorti indemne», a-t-on appris. «Désormais, le danger de la route de la Corniche est devenu une réalité sur laquelle tous les hauts responsables de la wilaya d'Oran devraient se pencher avec sérieux, ceci afin d'intervenir dans l'immédiat», relève-t-on, hier, des propres aveux d'un cadre de la Direction des Travaux Publics, Hassane Zemali. Quant aux usagers, ils dénoncent le «je-m'en-foutisme» des pouvoirs publics alors qu'il s'agit de vies humaines. «La situation de la route de la Corniche s'apparente désormais -avec ces éboulis répétitifs- à une malédiction. Ou plutôt à un vrai danger qui nous (les usagers) guette en permanence, et les responsables sous-estiment, semble-t-il, les dégâts collatéraux qu'il peut occasionner. Il faut qu'il y ait un responsable pénal en cas de sinistre, après tous ces signes avant-coureurs», extrapole, Abdelkader, un quinquagénaire rencontré hier matin sur le lieu de cet éboulis. Les éléments de la Gendarmerie et la Protection civile ont été les premiers à être sur les lieux. «Nous avons vérifié les décombres. Cet éboulis n'a heureusement rien englouti, mis à part le câble d'alimentation électrique de la caserne militaire, située à quelques mètres plus loin», dira un pompier. «Heureusement, le gros rocher -trois fois plus gros qu'une voiture- n'a pas bloqué toute la chaussée et la route permet désormais le passage de tous types de véhicules, mais en sens unique seulement. Ceci après que la pierraille et la tourbe entraînées par l'éboulis furent déblayées. D'après notre interlocuteur de la DTP, «Cet éboulis est qualifié de chute malsaine. D'énormes rochers qui étaient soutenus par la partie de la falaise qui s'est échue -restent suspendus- et constituent ainsi le risque imminent d'un autre éboulis. Il faudra donc les détacher volontairement», indiquera notre interlocuteur. Et c'est alors que des petits rochers continuent à tomber du haut de la falaise. Cette fréquence d'éboulis sur cette route de grande affluence qui relie Oran à une daïra aussi névralgique qu'Aïn El-Türck -révèle que l'urgence d'entamer une étude qui recensera toutes les anomalies et les points de chutes potentiels des rochers- est une obligation pour remédier à des pertes humaines. Par ailleurs, cette route creusée dans la montagne est composée de plusieurs tronçons reliés entre eux, tout au long de ses 13 kilomètres, par des ponts et d'autres ouvrages de génie-civil pour permettre l'évacuation des eaux pluviales, par exemple. Ces ouvrages-là, selon nos interlocuteurs de la DTP, «sont dans un état lamentable et la plupart des retenues culinaires de cette route sont obstruées, voire perdues. Les évacuations des eaux pluviales sont nécessaires pour la «santé» de la route et ses ouvrages, car elles permettent de canaliser les eaux et pallier les infiltrations. Leur réhabilitation est donc aussi nécessaire qu'urgente». Un autre point noir, très dangereux -et qui nécessite des travaux en urgence- est celui du pont qui relie la commune de Mers El-Kébir à Aïn El-Türck, via la base navale. Selon des sources concordantes (militaires et de la DTP), le pont enregistre plusieurs anomalies, des signes de vétusté, qui nécessitent une restauration.