En 2009, l'opérateur de téléphonie mobile «Djezzy», affilé à l'entreprise OTA, s'est offert pas moins de 116.265 secondes de promotion sur les chaînes de télévision algériennes. D'après l'enquête menée par Sigma, organisme spécialisé dans le conseil média, OTA serait le premier annonceur du pays tous médias confondus. Sur une liste de 20 entreprises publiée par Sigma, l'opérateur de téléphonie mobile culmine en pôle position des entreprises qui investissent le plus dans la publicité dans notre pays. Comme on s'y attendait, OTA est suivi de près par Watania Telecom et ATM Mobilis, eux aussi spécialisés dans la téléphonie mobile. Un secteur qui domine largement le paysage publicitaire du pays. Par ailleurs, l'enquête fait ressortir également que 42,5% des investissements publicitaires sont accaparés par la télévision. Malgré ses lacunes, l'ENTV reste le média lourd par excellence, seul capable de rassembler des millions d'Algériens en des temps très courts. Lors de certaines occasions (Match Algérie-Mali qui a fait 81,3% d'audience), l'ENTV a pu réussir la prouesse de captiver pas moins de 8 Algériens sur 10, selon le sondage Sigma. La presse papier elle, continue sa descente aux enfers et ne cumule que 33,7% des investissements. Une tendance mondiale- qui devrait selon tous les experts- continuer… à la baisse. Reste une interrogation concernant la minime part réservée à la radio. Seulement 7,2% des investissements sont réservés aux auditeurs algériens. Ceci malgré les excellentes audiences dont peuvent se gargariser les radios algériennes, El Bahdja en tête. Dur dur d'être un journal!! Suivant sur la tendance mondiale, malheureusement à la baisse dans la presse papier, les journaux et autres magazines algériens ont souffert en 2009 d'une baisse record des investissements publicitaires. En cause, le retrait brutal des entreprises de téléphonie mobile qui ont baissé leurs investissements (dans la presse papier) de près de 30% du jour au lendemain. Aujourd'hui, les 3 operateurs de téléphonie mobile ne représentent plus que 24% des publicités sur la presse papier. Un événement qui a grandement fragilisé ce secteur déjà très instable. Pire, selon certaines sources, ce renversement de tendance a poussé plusieurs titres nationaux à mettre la clef sous la porte. D'autres journaux -et non des moindres- suivront bientôt si on s'en tient à l'évolution actuelle de la situation. La presse papier fait également les frais de son succès. Obnubilés par la réussite et l'émergence pas si récente, de ce secteur, ils ont été nombreux à se lancer dans l'aventure du média-papier, seul media ouvert au privé dans notre pays. Conséquence, ils sont désormais quelques 70 à jouer des coudes pour se répartir un marché publicitaire encore frêle. Seule consolation dans le domaine de la presse papier, le retour en force des investissements des concessionnaires automobiles. Ils représentent aujourd'hui 41,4% des publicités qu'on trouve dans nos journaux. D'ailleurs, dans le top 20 des plus gros annonceurs du pays, 7 d'entre eux sont des constructeurs automobiles, ce qui fait de ce secteur le plus représenté dans les media en termes de nombre de marques. Evidemment, le nombre de constructeurs automobiles est bien plus important que celui des operateurs de téléphonie par exemple, ce qui joue en la faveur des média, mais aussi des consommateurs. Notamment en termes de concurrence.