Samedi, ce n'est pas sur les pistes enneigées que cela s'est joué. Mais plutôt dans les rues de Vancouver que la compétition a eu lieu entre… policiers et manifestants qui s'opposent à la tenue des Jeux olympiques. La police a eu fort à faire face aux émeutiers au centre-ville de Vancouver. Selon ce qu'a fait savoir samedi le service de police de Vancouver, ces manifestants masqués ont causé du vandalisme dans les rues du centre-ville, s'en prenant notamment aux véhicules et aux commerces. Certains d'entre eux auraient de plus lancé des projectiles en direction des policiers, en plus d'avoir mis de la peinture sur des voitures et des autobus. Des policiers de l'escouade anti-émeute sont intervenus, pendant que d'autres policiers en bicyclette ont interdit l'accès à certaines rues du centre-ville. Des arrestations ont eu lieu. L'une des manifestantes affirme avoir été arrêtée parce qu'elle portait un masque. Alors que la tension montait et que les manifestants se rapprochaient de l'hôtel où sont installés plusieurs membres du Comité international olympique, les policiers ont manifesté leur force, postant des agents anti-émeute sur la route pendant qu'un hélicoptère militaire Sea King survolait les lieux. Après plusieurs heures, les policiers ont confiné les manifestants dans une rue du centre-ville et ont accepté de les escorter à quelques coins de rue de là, en échange d'une promesse de se disperser. Un cri de joie s'est fait entendre dans la foule à l'annonce de cette entente. Alissa Westergard-Thorpe, du Réseau de la résistance aux Olympiques, dissocie son groupe des gestes de violence et de vandalisme, décrivant la manifestation comme «une journée d'action autonome, par des groupes indépendants, avec différentes tactiques autour des Olympiques». Selon elle, les gestes les plus violents ont été commis par les policiers pendant les arrestations. Déjà vendredi, les manifestants avaient contraint les organisateurs à modifier le tracé du relais de la flamme olympique. On parle de plus d'un millier de manifestants qui étaient attendus à Vancouver pour dénoncer l'objet même de ce qui attirera l'attention du monde durant les deux prochaines semaines: les Jeux olympiques. «C'est la première fois qu'un mouvement anti-Olympiques se forme de cette manière», explique-t-on. «Plusieurs groupes qui ne se parlaient pas vraiment avant se sont mis ensemble parce qu'ils voient les Olympiques comme un microcosme d'un problème beaucoup plus large». Les manifestants accusent aussi les Jeux olympiques d'avoir causé d'énormes dommages à l'environnement en abattant 100.000 arbres avec la construction d'une autoroute entre Vancouver et Whistler. Report de la descente masculine Ils dénoncent aussi ce qu'ils considèrent comme le vol de terres appartenant aux Amérindiens et les évictions illégales dont plusieurs familles à revenus modestes auraient été victimes pour faire place à de nouveaux condos. Côté compétition, la descente masculine des Jeux olympiques qui devait donner le coup d'envoi des épreuves de ski alpin samedi à Whistler -a été reportée à lundi- en raison des chutes de neige et de la pluie qui ont contribué à la dégradation de la piste. «Les conditions présentes avec des chutes de neige et de la pluie dans la nuit et des températures douces attendues dans la journée ne permettent aucun mouvement sur la piste de course» de la descente masculine, selon un communiqué de la Fédération internationale de ski (FIS). Ce report était plus que prévisible, les services météorologiques canadiens ayant depuis plusieurs jours annoncé une persistance du mauvais temps pour la journée de samedi «La piste a beaucoup souffert ces deux derniers jours des températures douces et de l'humidité avec les chutes de neige et la pluie. En l'état actuel, la course ne pourra avoir lieu samedi», avait prévenu déjà la veille Günter Hujara, le directeur des épreuves masculines à la FIS.Après inspection du site aux petites heures du matin, le jury a donc pris la décision de reporter l'épreuve reine des Jeux olympiques d'au moins deux jours alors qu'un temps plus sec est annoncé pour lundi. Plus de 2.500 athlètes, venant de plus de 80 pays vont participer à 86 épreuves dans 15 sports différents. De notre correspondant, Abdelkader DJEBBAR