Selon les estimations des professionnels du secteur, bien qu'obligatoire depuis près de sept années, la souscription à l'assurance des biens immobiliers contre les catastrophes naturelles reste malgré tout faible. En cause, un manque d'informations criard et une méfiance certaine des citoyens vis-à-vis des compagnies d'assurance. C'est en tout cas ce qui ressort d'une enquête de l'APS à ce sujet. Méconnue du commun des mortels, l'assurance contre les catastrophes naturelles (CAT-NAT) représente globalement environ 2 % du chiffre d'affaires global du secteur des assurances, en dépit de son caractère obligatoire depuis le séisme de 2003 (Boumerdès). Près de 1,5 milliard de dinars en 2009, sur un résultat total de 76 milliards de DA, et 1,35 milliard DA sur un chiffre d'affaires global de 67,6 milliards DA en 2008, selon le Conseil national des assurances (CNA). Plus encore. Une enquête réalisée par le Conseil National des Assurances révèle que moins de 20% des souscripteurs l'ont fait par obligation. Ils ne l'ont pas fait volontairement ou par souhait de se protéger. De leur côté, les professionnels du secteur font leur mea-culpa. Ils s'accordent et avouent que la faible commercialisation est due -en grande partie- au manque d'information et de communication auprès des populations ciblées. En d'autres termes, la faute leur incombe. Plus grave encore, la profession souffre d'un manque de crédibilité qui n'arrange en rien leurs affaires vis-à-vis des assujettis. Aujourd'hui, quelque 140.000 contrats CAT-NAT (40 à 45 %) ont été souscrits auprès de la SAA, leader des assurances dans cette branche, a indiqué le directeur Marketing de cette société, Abdelmalek Benlaribi. Les contrats souscrits sont individuels. Ils sont aussi collectifs avec des organes publics de promotion immobilière (AADL, OPGI...) ainsi que quelques promoteurs privés qui souhaitent assurer leurs bâtisses, a-t-il ajouté à l'APS. A l'occasion du 8ème anniversaire des inondations de Bab El Oued, plus de 331.000 messages courts (SMS) ont été envoyés par l'Union algérienne d'assurance et de réassurance (UAR) durant le mois de novembre 2009. 331.000 SMS pour inviter les gens à assurer leurs biens immobiliers Ceci pour inciter les gens à assurer leurs biens immobiliers. Une opération de sensibilisation à forte charge émotionnelle. Elle devrait porter ses fruits. La sensibilisation étant insuffisante, le Marketing devrait lui aussi peser en faveur de l'assurance CAT-NAT. Afin de redorer le blason des assurances, M. Abdelmalek Benlaribi compte grandement sur son produit phare : l'assurance automobile. «Baromètre» de la qualité du service offert par les compagnies d'assurance, la réduction des délais d'indemnisation dans cette branche devrait jouer en faveur des assureurs pour grappiller des parts d'opinions favorables. Enfin, la législation pourrait également être brandie aux nez des clients, telle que l'exigence d'une attestation d'assurance du bien immobilier pour la validation de toute transaction (vente, achat, location ou transfert de propriété), de même une attestation d'assurance de leurs biens immobiliers pour les commerçants et autres entreprises, au moment de la présentation de leurs bilans sociaux annuels. Ce qui est bon à savoir Pour rappel, l'assurance CAT-NAT inclut quatre sinistres (tremblements de terre, inondations et coulées de boue, tempêtes et vents violents, mouvements de terrain). Disponible auprès de toutes les sociétés d'assurances agréées et autres certains guichets bancaires dans le cadre de la bancassurance, la procédure d'indemnisation prend effet une fois l'état de catastrophe naturelle décrétée. Le client sera indemnisé par l'assureur dans les 3 mois qui suivent la remise du rapport d'expertise. Ce dernier requiert 3 mois pour l'évaluation des dommages avant la remise du fameux rapport à l'assureur. En tout, au plus, six mois sont donc nécessaires à compter de la date de publication de l'arrêté décrétant l'état de catastrophe naturelle. Enfin, le montant de l'indemnisation est calculé sur la base du coût des dommages matériels dans la limite de 80% pour les biens immobiliers à des fins d'habitation et 50% des capitaux assurés pour les installations industrielles ou commerciales.