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A peine 10% de citoyens souscrivent à l'assurance catastrophe naturelle Selon une enquête du bureau d'études IRISCO-Ingénierie sociale et communication
Instituée en 2004 après le séisme de Boumerdès, l'assurance catastrophe naturelle, et malgré son caractère obligatoire, n'a pas réussi à avoir l'adhésion des souscripteurs. Les résultats de l'enquête intitulée «attitude des Algériens face à l'assurance contre les effets des catastrophes naturelles», réalisée par le bureau d'études IRISCO-Ingénierie sociale et communication, a démontré un taux faible de souscriptions des citoyens à cette police d'assurance. Confiée par le CNA (Conseil national des assurances) à ce bureau d'études, l'enquête en question a pour objectif d'apporter un appui aux compagnies d'assurances dans la commercialisation et la prise en charge de cette police d'assurance contre les effets des catastrophes naturelles, plus connue sous la dénomination Cat Nat. Au fait, le CNA, à travers cette étude, a voulu trouver des réponses à des questionnements autour de la faible adhésion des propriétaires de biens immobiliers à cette assurance dont la souscription a pourtant été rendue obligatoire par la loi. Sur un échantillon de 1 500 individus représentatifs des propriétaires de logements, l'enquête a montré un taux faible de souscription qui ne dépasse pas les 10,3%, et l'examen des souscripteurs démontre que plus on réside dans une zone à fort risque sismique, plus le taux de souscription à cette assurance est fort, allant de 6,67% pour les zones à risque de sismicité faible ou nul à 16,24% pour les zones à risque élevé. En règle générale, le portrait type des souscripteurs se décline sous deux catégories. D'abord, au niveau de la répartition géographique et résidentielle, il correspond généralement à un chef de ménage résidant dans une grande ville du nord, située dans une wilaya sujette à un grand risque sismique, possédant une villa dans un quartier résidentiel, un appartement de haute valeur urbaine dans les anciens quartiers coloniaux centraux ou une maison individuelle construite dans les nouveaux quartiers périphériques. Socialement, deux profils nettement individualisés de souscripteurs apparaissent. Il s'agit des cadres supérieurs occupant des appartements situés dans des immeubles collectifs d'un côté, et, de l'autre, les employeurs indépendants, généralement bien nantis financièrement, mais d'un niveau d'instruction peu élevé, possédant des maisons individuelles dans les nouveaux quartiers informels périphériques. Dans ce deuxième cas, la souscription à la Cat Nat est surtout le fait des individus possédant des locaux commerciaux ou professionnels attenant à leur résidence. Il faut savoir que les propriétaires qui ne souscrivent pas à cette police d'assurance invoquent pour raisons l'insuffisance des ressources financières en premier lieu, suivies de l'ignorance et du manque d'information, du déficit de crédibilité en les compagnies d'assurances et en l'Etat. Les raisons d'ordre religieux et traditionnel ne sont évoquées que dans 2,9% des cas. L'étude initiée par le CNA démontre aussi que 42,79% des chefs de ménage disent qu'ils sont prêts à souscrire à cette assurance mais pas de peur des séismes, que seul l'Etat est capable de prendre en charge, mais des intempéries et des inondations. Par ailleurs, cette enquête est allée chercher plus loin, du côté des agents des compagnies, en les interrogeant sur différentes questions relatives à la Cat Nat. Il en ressort que 63% de ces agents n'ont pas suivi de formation sur cette assurance, ce qui se traduit par l'ignorance de son caractère obligatoire. 61% des agents seulement déclarent connaître ce caractère obligatoire. Le bureau d'études recommande enfin de développer une politique de communication plus active mais surtout plus ciblée en direction de certaines catégories sociales particulières, en distinguant les propriétaires qui sont en demande objective de souscription de ceux pour lesquels la Cat Nat reste un luxe, ceci en plus de l'organisation de séminaires et de journées d'étude en direction des agents des assurances afin de mieux comprendre et sensibiliser à leur tour les citoyens. B. A.