Dans son guide «Coface risque-pays 2010» publié à l'occasion de la tenue à Paris de son traditionnel colloque annuel, l'assureur-crédit français a souligné, pour le cas algérien, «la croissance soutenue des dépenses publiques», «les capacités de résistances à une baisse de revenus pétroliers» ainsi que «la stabilité politique du pays». Pour rappel, l'assureur-crédit français à l'exporta-tion, COFACE, a maintenu cette année la notation de l'Algérie en A4, tout en qualifiant d'»assez bon risque «la situation algérienne. L'Assureur-crédit français estime que les perspectives politiques et économiques peuvent être marquées par quelques fragilités. Une relative volatilité de l'environnement des affaires est susceptible d'affecter les comportements de paiement, la probabilité moyenne que cela conduise à un défaut de paiement restant acceptable. Par contre en matière de l'environnement des affaires, la Coface a donné une note B à notre. En d'autres termes, l'organisme français trouve l'environnement des affaires moyen. La fiabilité et la disponibilité des bilans d'entreprise sont très variables. Le recouvrement de créances est parfois difficile. Les institutions présentent certaines fragilités. Les entreprises évoluent dans un cadre instable ou peu performant. C'est un facteur de risques à prendre en compte pour les transactions interentreprises. Croissance soutenue par les dépenses publiques La crise mondiale a affecté l'économie algérienne par le canal commercial, se traduisant par une contraction de la demande d'hydrocarbure et une chute des prix du baril à partir du second semestre 2008. Ainsi, la croissance en 2009 a été contrainte par un recul de la production d'hydrocarbures qui a dû s'ajuster à la demande extérieure et aux quotas décidés par l'OPEP. En revanche, hors pétrole, l'activité a été robuste, notamment dans la construction et les travaux publics soutenus par une politique contra-cyclique. Malgré la diminution des recettes pétrolières, les revenus pétroliers mis en réserves au cours des années précédentes dans le Fonds de Régulation des Recettes (FRR) ont permis de poursuivre un vaste programme d'investissements publics (infrastructures et habitat). D'excellentes récoltes, après une mauvaise campagne 2008, ont également contribué à la croissance. En revanche, les mesures prises pour limiter les importations ont pesé sur l'activité du secteur privé et sur l'emploi. En outre, l'interdiction des crédits à la consommation a contraint la consommation des ménages. En 2010, la reprise sera modérée. Il n'est pas envisagé de rebond spectaculaire de la production d'hydrocarbure, qui dépendra de la reprise de la demande mondiale, en particulier de la demande européenne de gaz. Hors- hydrocarbures, l'activité devrait continuer de progresser à un rythme honorable, soutenue par les dépenses publiques. Des capacité de résistances à une baisse des revenus pétroliers Chute des revenus pétroliers et politique expansionniste vont certes creuser les déficits publics en 2009 et 2010. Mais, à moins d'un effondrement durable des cours, les réserves du FRR devraient être suffisantes pour financer ces déficits. Par ailleurs, le pays a un très faible endettement public, ce qui lui donne certaines marges de manœuvre. Malgré la diminution des exportations, la situation financière extérieure reste solide. Une politique active de désendettement extérieur, par l'interdiction faite aux entreprises d'emprunter à l'étranger et par le remboursement anticipé de la dette rééchelonnée, a ramené les ratios à des niveaux très faibles. Stabilité politique, mais un protectionnisme accru peu-favorable à l'environnement des affaires L'environnement politique s'inscrit dans la continuité après la réélection du président de la République Abdelaziz Bouteflika, en avril 2009. La situation sécuritaire s'est améliorée. Au plan des politiques économiques, la Coface assiste à un renforcement des mesures de protectionnisme à l'encontre des investissements étrangers et des importations qui est peu favorable, à court terme, à l'environnement des affaires et, à plus long terme, au développement de l'économie. Ces mesures ont été adoptées fin juillet 2009 dans le cadre de la Loi de finances complémentaire 2009. Les mesures touchant aux restrictions sur les importations peuvent entraîner des coûts accrus pour les entreprises. En revanche, les entreprises tireront avantage de la fixation des jours de repos hebdomadaire le vendredi et le samedi, au lieu du jeudi et du vendredi, ce qui facilitera l'activité avec l'étranger.