L'agence d'assureur-crédit française à l'exportation Coface a souligné, hier, dans une appréciation sur “l'attitude de l'Algérie envers l'investisseur étranger”, que “l'investissement productif est le bienvenu” au pays. Dans le guide 2006 du risque pays, qui évalue la santé économique de 152 pays, l'assureur relève, à l'attention de ses clients, que “la réglementation n'opère pas de discrimination entre les investissements nationaux et les investissements étrangers réalisés dans les activités de production de biens et de services” ainsi que “dans le cadre de l'attribution de concessions et/ou de licences”. “Les avantages douaniers et fiscaux destinés à encourager l'investissement sont en effet les mêmes pour les nationaux et les étrangers”, poursuit la Coface. L'assureur souligne que “les filiales détenues à 100% par des étrangers sont autorisées dans tous les secteurs ouverts à l'investissement privé, y compris dans les services financiers”. “La loi garantit le rapatriement des capitaux investis et de tous les revenus y afférents”, ajoute la Coface, citant moult secteurs d'activités ouverts à la concurrence étrangère “y compris dans le secteur des hydrocarbures”. L'assureur, qui vient de réviser positivement son évaluation du marché algérien, en déduit qu'en “règle générale, l'investissement productif est le bienvenu en Algérie”. Concernant le transferts des dividendes, l'assureur souligne que “la Banque d'Algérie a récemment assoupli la réglementation : dorénavant, le contrôle de la Banque centrale intervient a posteriori et porte sur les banques primaires et non plus les investisseurs étrangers désormais habilités à agréer ces transferts de fonds”. Sur un plan plus global, la Coface, dans une évaluation du marché algérien, prévoit une poursuite soutenue de la croissance en 2006, à un taux moyen de 5,5%. Une baisse de la dette extérieure, de l'inflation est, entre autres indicateurs, révélatrice “d'une gestion rigoureuse de l'économie algérienne”, note la Coface, mettant en relief le fait que, toujours selon ses prévisions pour 2006, un indice de développement humain et un PNB par habitant “supérieurs à la moyenne régionale”. “La bonne orientation de l'économie devrait se poursuivre en 2006”, dopée par les prix pétroliers et l'augmentation des capacités de production de pétrole et de gaz. L'abondance des revenus pétroliers “donne, en outre, les moyens d'apaiser les tensions sociales, au prix probablement d'un relâchement de la discipline budgétaire”. La poursuite du plan sur 5 ans (2005-2009) de soutien à la croissance et d'amélioration des conditions de vie devrait également bénéficier à l'économie du pays. La Coface note qu'“une conjoncture pétrolière extrêmement favorable, une politique économique rigoureuse et une gestion active de la dette extérieure ont conforté la situation économique et financière du pays. La diminution des ratios d'endettement s'est accompagnée d'une accumulation significative des réserves de change, dont le niveau atteint plus du double de la dette extérieure”. Mais, à plus long terme, l'émergence d'un secteur privé, capable de prendre le relais de l'Etat pour maintenir la croissance et créer des emplois, dépendra de la mise à niveau de l'environnement institutionnel et du système bancaire. De nombreux facteurs de blocage, compte tenu des résistances sociales et politiques, pourraient cependant peser sur leur aboutissement. Le guide 2006 du risque pays a été diffusé hier à Paris, à l'occasion d'un colloque, “colloque Panorama mondial du risque pays 2006” regroupant quelque 300 décideurs économiques venus de différentes régions du monde. R. E.