La saison estivale, connue pour être propice à la spirale des prix, coïncidera aussi avec le ramadan. C'est pourquoi, des mesures sont prises, selon les responsables de l'agriculture, pour éviter de saigner davantage les ménages. Importation de viande rouge, possibilité de stockage de la viande blanche, permettront-ils une stabilisation des prix ? L'objectif est à la fois de répondre à la demande et indirectement influer sur les prix, c'est pourquoi ces instruments de régulation ont été élargis à plusieurs filières dont les viandes blanches. Entré en vigueur à la fin du mois d'avril dernier, ce mécanisme consiste à sécuriser en premier lieu la production notamment durant la saison estivale qui approche. C'est ce qui ressort de l'intervention, de ce mardi matin sur les ondes de la chaîne III, du directeur de la régulation au ministère de l'Agriculture. «Les capacités de stockage de froid mobilisées pour atteindre cet objectif dépassent les deux millions de m2», a déclaré Amara Sabah. Elles sont largement suffisantes pour répondre à la demande, selon l'intervenant qui ajoutera plus loin que de toutes les façons : «Les moyens mobilisés pour la saison estivale dépendent de la production des aviculteurs.» Ces derniers enregistrent annuellement, lors de cette période, des pertes importantes allant de 10 à 40% de leur chiffre d'affaires. Le nouveau dispositif inclut une aide pour acquérir les équipements de contrôle d'ambiance nécessaire en période de grande chaleur. Ces équipements coûteront environ 300 000 dinars par exploitation. Les capacités à stocker par rapport à la production sont évaluées aujourd'hui à 260 000 tonnes. Le reste de la production est appelée à être écoulé au fur et à mesure puisque la filière ne souffre d'aucun déséquilibre en matière d'offre et de demande, à en croire M. Sabah. Les éleveurs parlent souvent de la vente à perte en raison de la cherté de l'aliment de volaille dont essentiellement, le maïs et le soja. Deux produits exonérés de la TVA depuis pourtant deux ans. «Le maïs et le soja en tant que matières premières importées sont effectivement exonérés de la TVA. En revanche une fois ces produits transformés en aliment, ils ne le sont plus», explique le représentant du ministère de l'Agriculture qui rassure sur un autre plan que les mesures entreprises pour les viandes blanches sont aussi valables pour les viandes rouges. Il a, ainsi, annoncé l'importation de près de 5 000 tonnes de viande congelée, ovine et bovine, pour le mois de ramadan prochain. «C'est en effet une importation d'appoint qui permet d'atténuer les tensions qui peuvent survenir à un moment donné sur ce produit.» Sur un autre volet, l'Algérie s'apprête, au cours de cette année, à importer 50 000 tonnes de blé tendre, a indiqué le responsable de régulation au département de Benaïssa qui s'est montré très satisfait de la récolte réalisée cette année. «La production a été supérieure aux années précédentes à la faveur de l'augmentation de 2% de la superficie à cultiver et des améliorations des conditions techniques», a-t-il souligné tout en rappelant que le soutien de l'Etat aux prix de ces deux aliments sera reconduit. Assia Boucetta