Désormais, notre pays appliquera de manière automatique -le principe de réciprocité- dans la délivrance de visas pour les ressortissants français. Cette décision d'Alger vient en réaction aux dernières dispositions prises par la France, notamment celle d'inscrire l'Algérie sur une liste noire des pays à risques, au même titre que l'Afghanistan. L'Algérie rejette en bloc les mesures prises par la France, elles sont jugées discriminatoires. Par cette initiative, l'Algérie vient confirmer le froid qui prévaut dans les relations entre les deux pays depuis un certain temps. Ainsi, selon le site d'information TSA, une note du ministère des Affaires étrangères a été envoyée il y a quelques jours aux représentations diplomatiques et consulaires algériennes en France -leur demandant d'appliquer de nouvelles dispositions- concernant la délivrance de visas aux Français. Désormais, ces derniers seront tenus aux mêmes démarches que leurs homologues algériens lorsqu'ils s'embourberont dans l'aventure d'une demande de visa pour la France. Ainsi, les frais de visas pour les demandeurs français passeront à 80 euros, a indiqué le site d'information. 60 euros pour la demande auxquels s'ajoutent 20 euros de frais de dossier. Les demandeurs doivent s'acquitter de cette somme au moment du dépôt de la demande. Ils ne peuvent pas être remboursés en cas de refus. Idem pour les documents exigés dans la constitution du dossier de demande ainsi que les délais de délivrance des visas qui devraient être alignés sur ceux observés par les Consulats français. Depuis l'inscription de l'Algérie sur la liste noire des pays à risques par l'Hexagone, les relations entre les deux pays ne cessent de se détériorer. Le vœu de la France de renégocier certaines conditions régissant l'installation des Algériens sur le sol français, la réouverture du dossier des essais nucléaires dans le Sahara algérien, les récents dérapages de personnalités françaises quant à nos ressortissants de l'autre côté de la Méditerranée, ainsi que les derniers propos de ministres français -hostiles à la génération de novembre 54- ne font rien pour arranger les choses. Le malaise est tel qu'un ministre algérien avait déclaré récemment devant un parterre de journalistes que «la France aimait l'argent des Algériens... mais pas les Algériens eux-mêmes». Du coup, c'est le malaise et ses conséquences. En attendant, ce sont les ressortissants qui sont pris en otage. Jusque-là, les Algériens avaient toutes les peines du monde à circuler librement entre les deux pays. Désormais, Français et Algériens trinqueront ensemble.