Lors d'un point de presse extraordinaire, organisé hier par les deux syndicats des praticiens de la santé publique en grève, Mrs Lyes Mrabet et Mohamed Youcefi, (respectivement président du SNPSP et SNPSSP) ont vivement dénoncé les propos tenus la veille par leur ministre de tutelle, Saïd Barkat. En effet, à l'occasion du Salon du médicament générique, le ministre de la Santé s'était laissé aller dimanche dernier à qualifier l'actuelle grève des praticiens «d'illégale», ce qui a soulevé un tollé dans la corporation. Pis encore, le ministre avait accusé ces médecins grévistes de non-assistance à personne en danger et de chantage vis-à-vis des pouvoirs publics. Les syndicats- très remontés quant à ces déclarations- ont tenu dès le lendemain à répondre aux propos du ministre lors d'un point de presse quasi-improvisé. Selon eux, le caractère exceptionnel de cette rencontre avec les journalistes vient en réponse aux dures déclarations de Saïd Barkat. Déclarations qu'ils ne peuvent acce-pter. «Hors la loi, non-assistance à personne en danger, chantage…». «Le ministre a dépassé toutes les limites et a fermé toutes les portes», selon Dr Mrabet, présidentdu SNPSP. Rejetant en bloc les dernières déclarations de leur ministre, les praticiens ont qualifié ces propos «d'incoh-érents». «Si la grève était illégale, pourquoi le ministère nous a-t-il reçu à deux reprises pour des réunions de conciliation ?», se sont-ils interrogés. «Nous sommes dans la légalité», a conclu Dr Youcefi. D'après les deux syndicalistes, les propos du ministre n'ont pour but que d'agacer une opinion publique déjà éprouvée par ses propres problèmes afin de la désolidariser de leur cause. Pour ce qui est de la suite à donner au mouvement, les praticiens insistent : «nous assumons nos responsabilités. Et que les lois et autres décisions de justices soient appliquées». Sur ce sujet précis, les praticiens ont rappelé encore une fois, que malgré les propos du ministre, aucune notification ne leur a été faite pour le moment. «De toute manière, le référé ne peut juger une grève de légale ou pas. En revanche, il peut appeler à son arrêt», selon Dr Youcefi. Rappelons que depuis qu'ils ont été reçus à la présidence de la République mercredi dernier, les médecins ont décidé de geler tout rassemblement et autres sit-in, ceci en signe de bonne foi. La grève n'est pas pour autant arrêtée. «Elle continuera jusqu'à la satisfaction de nos revendications», ont-ils rappelé.