Les relations économiques et commerciales entre l'Algérie et la Grande Bretagne sont au beau fixe. La deuxième session du sous-comité algéro-britannique pour les questions économiques, commerciales et financières, qui s'est tenue au cours de cette semaine, a été sanctionnée par une série de décisions aptes à booster le partenariat entre les deux pays. Le message de Hamid Temmar, adressé aux investisseurs britanniques, était sans ambiguïté : «nous n'avons pas besoin de votre argent, mais de votre savoir-faire». «Les investisseurs britanniques sont intéressés au développement de partenariats dans les services, les finances, l'électronique et tous ce qui est industries de l'intelligence (applications à l'informatique, etc...)», a précisé le ministre. Abordant les mesures phares prises à l'issue de cette deuxième session du sous-comité algéro-britannique, il a annoncé la mise en place d'un «bureau United Kingdom» au niveau de son département ministériel pour la réception des dossiers des investisseurs britanniques. Il a été également décidé la création par les organisations patronales des deux pays d'un conseil des affaires pour examiner les opportunités de partenariat. Le ministre a annoncé également que le gouvernement est prêt à consentir plus d'avantages au profit des investissements directs étrangers tout en soutenant que l'Algérie est un «pays ouvert aux IDE». «Je ne comprendrais jamais qu'on dise que notre pays est fermé. Nous vivons de l'exportation du pétrole, nous importons 55 à 60% de notre consommation, notre système douanier est certainement un des plus rationnels au monde avec seulement 4 taux de tarifs douaniers qui fait que l'Algérie n'est pas particulièrement protégée (…) Par ailleurs, les entreprises algériennes sont en relations permanentes avec les entreprises étrangères», a affirmé le ministre. Interrogé sur un possible réaménagement du code de l'investissement, il a rétorqué «notre législation en matière de réglementation des investissements étrangers (IDE) est souple. Nous offrons aux investisseurs des avantages comparatifs par rapport à nos voisins (…) Nous exigeons seulement maintenant que ces avantages soient donnés à ceux qui veulent travailler avec nous dans nos propres termes». Il a signalé sur sa lancée que le gouvernement veut relancer la production nationale en renforçant les entreprises nationales dans certains secteurs stratégiques. «Nous souhaitons que les IDE vont pour des domaines stratégiques. Par stratégique je ne parle pas de militaire mais de secteurs de développement direct, à l'exemple de la métallurgie, la mécanique, l'électricité et l'électrochimie (…) Il se trouve que ces industries sont essentiellement assumées par des entreprises publiques. Donc, nous avons pris la décision de mettre à niveau nos entreprises publiques et ainsi trouver des partenaires qui puissent venir s'associer avec elles et apporter ce que nous n'avons pas, c'est-à-dire notre aptitude à fonctionner sur les marchés internationaux, le management, les technologies nouvelles, le marketing stratégique etc…», explique le ministre. Questionné sur le recul des IDE en Algérie qui sont passés de 3 à 1 milliard de dollars en 2009, il a justifié ce repli par les conséquences de la crise financière et économique internationale. «Il ne faut pas oublier que le monde est dans une situation extrêmement difficile. Nous devons bien comprendre que la crise, même si elle ne nous touche pas directement, reste une réalité menaçante (…) même ici en Grande Bretagne les investissements ont été lourdement affectés par la récession mondiale», a-t-il conclu.