Comme il y a trop de Chinois en Chine, alors les Chinatowns ont vite poussé dans les villes des pays du continent nord américain et plus encore. Il y en a à New York, Vancouver, Toronto et Montréal, pour ne citer que ces villes. L'autre continent, c'est l'Afrique qui compte environ un million de Chinois. Dans les Chinatowns, on trouve un peu de tout de ce qui est asiatique. Légumes, vêtements, ameublements et autres gadgets dont nous a habitué Pékin avec ses innombrables produits et articles. Dans certains coins, on peut même trouver des articles électriques haut de gamme « made in China ». Quant aux magasins au label « Dollarama » qui poussent comme des champignons, s'étendant jusqu'au Mexique, tout était affiché à un dollar, jusqu'à un passé très récent. Il y à peine quelques mois en effet, les plus démunis en ont fait leur « grotte d'Ali Baba ». Aujourd'hui, avec le développement économique sans précédent de la Chine, les petits « Dollarama » se sont élargis et multipliés. Articles de cuisine pour une table bien garnie, outillage pour un bon bricolage, articles scolaires pour les enfants et autres produits courant pour la maison. Mais en Alberta, la Chine a pris une autre envergure en s'implantant dans les champs des sables bitumineux. En Afrique, la présence chinoise est autre. Elle revêt une forme beaucoup plus diluée dans la masse. Les investissements sont de calibre plus gros et dans un domaine autre que le commerce des petits produits et articles. Durant la dernière décennie, les investissements de la Chine en Afrique sont passés de 10 à 110 milliards de dollars. Cela concerne les grands chantiers de construction telle que l'autoroute est-ouest en Algérie qui compte approximativement 40.000 Chinois. Coût officiel avancé par la Chine : 11 milliards de dollars et création de 100 000 emplois pour couvrir Annaba-Tlemcen en une dizaine d'heures. Ailleurs en Afrique, on parle d'une présence chinoise équivalente à un million environ, particulièrement au Zimbabwe, Angola, Nigéria et la Guinée travaillant essentiellement dans l'agriculture et les hydrocarbures. Avide de pétrole plus que tout autre pays, la Chine fait les yeux doux au Nigeria pour convaincre le huitième exportateur mondial de lui vendre un sixième de ses réserves prouvées. Avec un argument de poids: de l'argent frais, et beaucoup. Selon des sources du secteur, les compagnies chinoises prévoient d'investir environ 23 milliards de dollars au Nigeria dans les 5 prochaines années. Mais à travers la CNOOC, la China's National Offshore Oil Corporation, Pékin a fait miroiter 30 milliards de dollars pour se garantir six milliards de barils nigérians. Au Ghana voisin, la même CNOOC discute avec la compagnie publique National Petroleum Corporation (GNPC) pour acquérir 23,5% du champ pétrolier de Jubilee (1,8 milliard de barils). Le montant de la coopération sino-africaine a atteint 107 milliards de dollars en 2008. En une décennie, il a augmenté de dix fois. Le volume des investissements chinois en Afrique s'est classé en troisième position seulement après les États-Unis et la France. À peu près mille entreprises d'État et privées concernant l'énergie, le minerai, la vente au détail et la logistique ont investi en Afrique où l'on parle de 2200 kilomètres de voies ferrées et pas loin de 3500 kilomètres de routes. Par rapport à ses « concurrents » français, britanniques, américains ou même brésiliens sur ce continent, l'ex-empire du Milieu dispose d'un gros atout : un million de ressortissants chinois vivent en Afrique. La plupart sont des commerçants mais on peut rencontrer également, entre autres professionnels, de nombreux médecins. Pékin, qui soigne tant son image en Afrique, a ouvert des hôpitaux dans d'innombrables pays du continent. La Chine, ce n'est plus seulement en Asie, mais un peu partout dans le monde avec une coopération qui frise la délicatesse de la feuille de riz…