La mise en place de trois plateformes d'exploitation de phosphate pour un coût de 5 milliards d'euros, dans l'Est algérien, va propulser à l'horizon 2015, l'Algérie dans le top five des pays producteurs de phosphates. Ces trois plateformes construites en partenariat avec l'Australie, l'Inde et le Pakistan permettront à l'Algérie de multiplier d'ici 4 à 5 ans, sa production en phosphate par 10, soit une production annuelle de 12 millions de tonnes contre 1,5 million actuellement. L'Algérie pourra grâce à l'exploitation de ces trois nouvelles plateformes devancer son voisin, la Tunisie, dont la production actuelle en phosphate est estimée à 8 millions de tonnes par an. Le transport entre ces trois plateformes de phosphate, situées dans l'Est algérien sera assuré par la nouvelle ligne ferroviaire Tebessa - M'lila, au rythme de 15 à 16 trains par jour. La production qui sera rassemblée dans le complexe de Bouchegouf sera destinée à l'export via le port d'Annaba, dont les projets d'extension sont à l'étude pour augmenter sa capacité de transbordement de 15 millions de tonnes par an. Pièce maîtresse de ce dispositif, le bassin de Djebel Onk, dans la région de Tebessa, à moins de 20 km de la frontière tunisienne et dont les réserves prouvées sont estimées à plus de 2 milliards de tonnes de phosphate. Ce gisement, premier par son potentiel, exploité par la société algérienne Ferphos, bénéficiera avec les mines de Ain M'lila (wilaya d'Oum El Bouaghi) et Khroub (wilaya de Constantine) d'un coût à la production compétitif surtout que l'Algérie dispose dans la région d'importantes réserves gazières que n'ont pas les autres producteurs d'engrais composés NPK (engrais composés par l'Azote (N), Phosphe (P) et le Potassium (K) ). La mise en place de ce projet qui pourrait générer jusqu'à 6.000 emplois devrait permettre à l'Algérie de s'assurer une rentrée appréciable en devises de l'ordre de 2,35 milliards de dollars/an. L'exploitation de la mine de Djebel Onk devrait même permettre à l'Algérie d'atteindre une production de 20 millions de tonnes à l'horizon 2020. L'entreprise nationale algérienne du fer et phosphate (Feephos) en charge de l'exploitation des trois plateformes a déjà entamé l'exportation depuis quelques années de ses excédents en phosphate vers les pays voisins comme la Tunisie, la Libye, le Mali ou le Sénégal… Désormais, Ferphos dont les capacités de production, de transport et de logistique ont été décuplées, ambitionne de jouer dans la cour des grands, pour se positionner à moyen terme avec les premiers producteurs mondiaux à l'instar du Maroc et de la Chine (30 millions de tonnes/an produites annuellement), ou des USA (35 millions).