Encouragé par la chute de l'euro devant le dollar, l'Office des Céréales (OAIC) a lancé récemment un appel d'offres pour l'achat d'au moins 50.000 tonnes de blé meunier d'origine optionnelle, ont déclaré des exportateurs européens. Le dépôt des offres est prévu le 10 mai et les embarquements du 1er au 31 juillet, ont-ils précisé. Alger importe en moyenne 350.000 tonnes par mois. Fin avril, l'Office avait déjà annoncé vouloir acheter des quantités au titre de sa nouvelle campagne d'importation 2010-2011. Alger n'avait toutefois pas donné suite aux offres, les jugeant trop élevées. Pour rappel, d'ici au 1er juin prochain, si les transformateurs continuent à importer en laissant de côté le blé dur algérien, l'OAIC les rayera définitivement de la liste des bénéficiaires des subventions. En effet, une convention oblige aujourd'hui les transformateurs à s'approvisionner mensuellement auprès de l'OAIC à raison de 50% de leur capacité de trituration à un prix administré de 2.280 DA/q pour le blé dur et de 1.285 DA/q pour le blé tendre. Cette convention n'est pas appliquée depuis quelques mois et les transformateurs importent le blé dur dont les cours ont sensiblement baissé sur le marché mondial (25 dollars le quintal contre un pic de 100 dollars en 2008, fin février jusqu'à fin mars). Cette situation est préjudiciable pour l'OAIC. Le Directeur du commerce, de son côté, a affirmé : «a partir du 1er juin prochain, les transformateurs qui n'auront pas repris leur approvisionnement en blé dur auprès de l'OAIC ne seront plus servis en cas de nouvelle flambée des cours sur les marchés mondiaux et ne pourront plus bénéficier, le cas échéant, des prix subventionnés accordés par cet Organisme de régulation.» Selon certains opérateurs, la chute, depuis, de l'euro face au dollar devrait inciter le pays à acheter et la compétitivité de son principal fournisseur, la France, devrait être renforcée. «Vu les prix, ils devraient prendre un tonnage confortable», a ajouté l'un d'eux, en soulignant que cet achat, s'il se confirmait, aiderait à réduire les stocks en France, la nouvelle récolte n'étant pas encore disponible en juillet.