Invité hier matin sur les ondes de la radio chaine 3, le Dr Brkani Président du conseil de l'ordre des médecins a appelé clairement à la dépénalisation de l'erreur médicale dans notre pays. Selon le Dr Berkani, le médecin dans sa fonction est confronté au quotidien à des désagréments indépendants de sa volonté. Des désagréments qu'il définie comme des aléas (fruits du hasard). Sur la totalité des interventions effectuées dans notre pays, quelques 2% à 3% ne se passent pas normalement selon ses dires, malgré tous les efforts des praticiens. Maintenant face à ces complications, certains médecins se retrouvent devant la justice, pour répondre de leurs erreurs. Ce qui n'est pas du gout du Dr Berkani : « Le médecin n'est pas un délinquant » a-t-il indiqué. Selon lui, même si le médecin est tenu de rendre des comptes, et à assumer ses choix, il n'en demeure pas moins que l'erreur médicale n'est pas définie chez nous.Il explique : « une fois devant la justice, le médecin est soumis à l'avis d'un expert, qui est rarement choisi en fonction de la bonne spécialité. Pourant le juge en charge ne peut se fier qu'à l'avis de cet expert ». Dr Berkani avance pour argumenter ses propos, les cas d'erreurs chirurgicales ou les experts choisis sont rarement des chirurgiens. « Le choix des experts pose problème en Algérie » insiste-t-il à ce sujet. « C'est pour cela qu'il faut algérianiser la faute médicale en fonction des moyens disponibles» enchaine-t-il. A quoi bon une dépénalisation ? Avec 1000 à 5000 erreurs médicales par an, le sujet a, au moins, le mérite de créer le débat. Alors qu'il était encore sur les ondes de la radio hier matin, le Dr Berkani a bénéficié d'un retour immédiat de la part de la rue algérienne, relayée par la journaliste qui l'invitait et qui concernait son appel. En effet, selon la journaliste Souhila Lhachemi, hôte du Dr Berkani sur la bande FM, les auditeurs sont clairement contre cette dépénalisation craignant une aggravation de ce phénomène en l'absence de menaces réelles contre les médecins protagonistes. Une sorte d'impunité que les patients redoutent, une fois cette dépénalisation entrée en vigueur. Dr Berkani pour sa part écarte énergiquement ce cas de figure. Selon lui, en plus de la justice pénale, le médecin est soumis à une commission de discipline, mais également à son administration (établissement hospitalier, CHU etc…). Ce qui représente, toujours selon ce responsable, un garde-fou contre une quelconque impunité.