Moussa Benhamadi, PDG d'Algérie/Telecom (AT) déclare que son entreprise a fait tout de son mieux pour rattraper le retard enregistré dans le grand projet E-Algérie 2013. Est-il encore possible de rattraper tout ce retard cumulé ? Dans une longue interview donnée au journal on-line tsa, le PDG d'AT a déclaré que «les choses vont dans le bon sens et nous comptons bien respecter cette cadence, pour les années suivantes, afin d'atteindre l'objectif fixé de 6 millions d'accès Internet haut débit en 2013, 300 services mises on-line à la disposition et la connexion des administrations publiques (Etat civil, justice…)». A contrario, les observateurs externes déclarent que le projet e-algérie patauge dans le «bourbier bureaucratique habituel». Les plus pessimistes parlent d'un projet mort-né : «la lourdeur bureaucratique et la mauvaise gestion d'AT ont entravé le lancement de ce projet moderne et modernisant», déclare un ancien cadre d'AT. A cet effet, Moussa Benhamadi a voulu parer au plus pressé en réformant l'opérateur historique. Il déclare que dès son arrivée à la tête de l'entreprise, «j'ai demandé à établir un diagnostic précis de la situation, d'une manière générale. Ce diagnostic nous a permis d'élaborer un plan d'urgence établi pour l'année 2008 et qui devait s'étaler jusqu'à juin 2009». Et de poursuivre que «ce plan s'articulait sur des actions relevant des domaines du commercial, des finances, des infrastructures, de l'organisation, des ressources humaines et de leur valorisation par la formation. In fine, un contrat de performances a été signé avec l'Etat, en début d'année, mentionnant le plan d'action afin de répondre aux objectifs : e-algérie 2013». Moussa Benhamadi donne un énoncé chiffré pour étayer ses propos. «Nous avons, en l'espace de deux ans (2008-2009), doublé le nombre d'accès ADSL de 600 000 lignes à 1 200 000 lignes (450 000 accès déployés en 2009). Nous avons aussi mis en service 9 000 accès de technologie EV-DO. Pour l'année 2010, nous prévoyons de mettre en service 250 000 nouveaux accès ADSL, en plus donc des accès MSAN (900 000 au total) et 250 000 accès FTTH. Ceci, pour ce qui concerne la disponibilité des accès Internet », a-t-il dit. En amont, les responsables des TIC en Algérie ont revu de fond en comble le cadre juridique régissant le secteur des technologies de l'Information et de la Communication, l'Algérie a mis en branle un projet prometteur. Du propre aveu des concepteurs de cette nouvelle stratégie e-Algérie 2013, «les investissements effectués au cours des cinq dernières années, les actions de modernisation de l'administration par les TIC et de mise en ligne des services sont restés disparates et non valorisées. Cela en raison de l'absence, au niveau sectoriel et au niveau national, de plans d'actions avec des objectifs clairement définis », note-t-on. Quant à la connexion des administrations publiques, elle reste tributaire d'une décision du Ministère de l'Intérieur. Toutefois, le PDG d'AT a affirmé à accélérer les différentes actions planifiées par le secteur dans le cadre du programme quinquennal, notamment «l'accélération de l'usage des TIC dans l'administration publique à travers l'élaboration du schéma directeur de l'administration électronique, du référentiel d'interopérabilité et du référentiel de sécurité». «On m'accuse d'avoir mis en échec les négociations avec l'Eepad» Le PDG d'AT se déculpabilise de toute accusation le désignant comme l'acteur numéro 1 dans l'échec des négociations avec l'Eepad. A ce sujet il dira : «On m'accuse d'avoir mis en échec. Dois-je rappeler tous les efforts déployés par Algérie Télécom afin de résoudre le conflit à l'amiable ? Dois-je rappeler le nombre de séances de travail tenues avec cet opérateur, dans le cadre de négociations que nous n'avons jamais refusées ? Dois-je rappeler le nombre de fois que nous lui avons établi des échéanciers, sans qu'il n'ait jamais honoré ses engagements ? », a-t - il déclaré. Et d'ajouter qu' «en mon âme et conscience, j'estime qu'Algérie Télécom a déployé tous ses efforts afin d'arriver à une solution à l'amiable, d'autant que nous sommes convaincus que la société EEPAD a grandement contribué au développement de services Internet innovants et que EEPAD aurait pu continuer à jouer un rôle prépondérant dans le développement de l'utilisation des TIC en Algérie». L'affaire est aujourd'hui entre les mains de la justice.