L'Algérie a opté pour l'installation d'une tour solaire thermique pour générer proprement de l'électricité, sur une superficie de plus de 20 hectares, sans les annexes, à Koléa, une commune agricole par excellence. Mais où sera incrustée cette tour solaire ? Développer de l'énergie propre et renouvelable est bien. Encombrer et polluer des terrains agricoles pour de l'énergie est médiocre, encore plus pour un projet expérimental. Selon le propre aveu Aourag Abdelhafidh, Directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, «l'Algérie a opté définitivement pour la réalisation d'une tour solaire thermique, à Koléa». Les écologistes locaux avancent de leur côté que l'autre procédé, baptisé «montagne solaire» constitue la solution la plus appropriée. Surtout, dans une conjoncture difficile où l'Etat recherche désespérément du foncier. «Il était plus plausible que l'Algérie opte pour la «Montage solaire», car la tour solaire thermique couvre une surface au sol plus importante que la première, beaucoup plus, notent des écologistes locaux. Aussi, cette dernière est un nouveau dispositif de production d'électricité dérivé du concept de tour solaire mais qui corrige ses insuffisances. Elle a été développée par le bureau d'étude Elioth. Le principe de montagne solaire a fait l'objet d'un dépôt de brevet mondial en 2005. La tour sera installée sur plus de 20 hectares (équivalent de 4 terrains de foot), sans les annexes alentours. Alors que la montagne solaire occupe, selon nos interlocuteurs, même pas la moitié de cette superficie. Aussi, les équipements de la « Montagne solaire » sont légers et nécessitent pas des fondations : juste des lests d'eau suffiront, à l'encontre de la tour solaire, relèvent les experts. Le choix de l'assiette foncière a été déjà fait : la tour solaire thermique algérienne sera édifiée dans la Commune de Koléa (Tipaza), a-t-il déclaré hier, en marge du séminaire international sur les séismes et tsunamis ouvert depuis samedi à Bou Ismail (Tipasa). La commune de Koléa est, rappelons le, une région typiquement agricole. Pour le moment, aucune information n'a filtrée des pouvoirs publics de la wilaya de Tipaza sur le choix du site pour l'installation de la tour solaire thermique. D'après les habitants de Koléa, «nous ne savons pas où sera incrustée cette tour solaire, sinon sur les terrains agricoles. Si les responsables parlent de la fin de l'étude de faisabilité, nous n'avons pas été sollicités, dans le cadre de l'étude d'impact». En effet, les citoyens de Koléa et environs ont peur que cette tour sera installée sur des terrains agricoles ou même industriels. La rareté des terrains sur la bande littorale algérienne fait que l'Etat doit agir avec parcimonie et sagesse. L'installation de cette tour sur les Hauts-Plateaux serait plus adéquate, note-t-on. Il faut savoir aussi que ce projet est l'idée d'un professeur algérien, travaillant dans la tour de Julich en Allemagne qui a appuyé le projet et fait les démarches pour son aboutissement entre les deux parties. L'accompagnement et le recyclage des experts algériens par leurs similaires allemands a motivé, semble-t-il, le choix de l'Etat algérien. Fiche technique Dotée d'une capacité de 15 MW -au lieu des 3 MW prévus initialement, cette tour solaire thermique sera doublée d'un centre de recherche en énergie solaire, a-t-on appris auprès du même responsable. Couvrant une superficie de 20 ha (l'équivalent de 4 terrains de football), totalisant une surface réfléchissante de près de 30 000 mètres carrés, cette tour se présente sous forme de plus de 3000 héliostats qui renvoient et qui concentrent le rayonnement solaire sur un récepteur centrale, s'étendant sur une trentaine de mètres carrés, installé au sommet d'une tour de plus de 50 mètres de haut, a-t-on également appris. D'après les explications du chargé algérien du projet, le procédé consiste à concentrer la chaleur dans le récepteur qui est constitué d'éléments céramiques poreux. En circulant à travers ces éléments céramiques, l'air environnant se réchauffe jusqu'à atteindre une température d'environ 700°C. Cette chaleur est ensuite transférée à une chaudière de récupération, où l'eau qu'elle contient est alors transformée en vapeur. Cette vapeur actionne une turbine, convertissant ainsi l'énergie thermique en courant électrique. En fonctionnement nominal, la centrale fournira une puissance de 1,5 MW. Un accumulateur de chaleur servira à palier aux aléas du rayonnement solaire (lors du passage de nuages) pour assurer une production d'électricité moins fluctuante. Au total, plus de 1.500 MWh, devraient ainsi être produits chaque année et injectés sur le réseau électrique. Elle sera effectivement la troisième au monde à ce jour après celle de Julich (ex La chapelle avec 1,5 MW en Allemagne), et celle d'Espagne située sur la plateforme de Sanlucar non loin de Séville (20 MW). En plus de la production d'électricité à partir de l'énergie solaire, la tour, dont les travaux seront lancés en septembre prochain, est destinée à former des chercheurs de tous les pays, a-t-il ajouté. Elle pourra accueillir jusqu'à 100 chercheurs. Le projet sera cofinancé par l'Algérie et le ministère fédéral de l'environnement allemand, à hauteur de 50% chacun.