Les importations de la poudre de lait via le port d'Oran sont reparties à la hausse en prévision de la progression de la demande sur cette matière dans les prochains mois avec l'avènement de la saison estivale et le mois sacré, a-t-on appris hier de sources portuaires. Une première cargaison de 5.000 tonnes de poudre de lait a été importée au courant de ce mois par des opérateurs privés de plusieurs pays : France, Pologne et Argentine. D'autres cargaisons sont attendues dans les prochaines semaines, précisent-t-on de mêmes sources. Les dernières hausses des cours de la poudre de lait dans les marchés internationaux et le renforcement des conditions de commerce extérieur avec notamment l'instauration du payement par crédit documentaire n'a pas dissuadé les opérateurs privés de recourir à des importations massives de la poudre de lait. La hausse rapide des importations privées s'explique surtout par les grands besoins du marché local qui ne cessent de croître de jour en jour en raison de la politique de rationnement décidée par le gouvernement pour réduire la facture d'importation de la poudre de lait. Le gouvernement veut, en fait, diminuer le volume des importations de l'Algérie en poudre de lait à seulement 110.000 tonnes pour l'année 2010 contre 122.000 tonnes pour l'année dernière et 145.000 tonnes pour 2008. La demande nationale en lait et dérivés est couverte à plus de 80% par les importations. Cette politique de rationnement a été à l'origine d'une levée de boucliers des transformateurs et des gérants des laiteries qui ont dénoncé au début du mois le système des quotas mis sur pied en janvier 2008 par l'office interprofessionnel du lait (ONIL). La tension sur la poudre de lait est en train d'atteindre son paroxysme sur le marché local avec l'approche de la saison estivale qui connaît habituellement une explosion de la demande sur le lait pour la fabrication des glaces et autres dérivés. Cette progression des besoins nationaux intervient à un moment inopportun vu que les cours mondiaux de la poudre de lait écrémé et du beurre sont repartis à la hausse ces derniers mois à la faveur d'une conjonction de facteurs. Après une brève accalmie sur les marchés internationaux, les cours de la poudre de lait, boostés par la hausse de la demande des grands pays consommateurs et notamment l'Inde, sont remontés en flèche en 2010. L'Inde importe massivement beurre et poudre de lait pour satisfaire ses besoins. La baisse de la production interne de 15% de ce pays à cause du retard de la mousson et de la prolongation de la sécheresse a contraint le gouvernement indien de se rabattre sur les marchés internationaux. Le rapport actuel de l'offre et de la demande sur les marchés favorise une hausse des cours de cette matière. L'Algérie, considérée comme le pays le plus gros acheteur de poudre de lait écrémé dans le monde, risque de payer cher en 2010 sa facture de lait. Il est à noter que les importations des vaches laitières ont connues également une hausse. Plus de 1.000 vaches laitières ont été ainsi importées de France et d'Allemagne via le port d'Oran.