Les investisseurs iraniens veulent mettre à profit le raffermissement depuis l'année 2003 des relations politiques entre le pays d'Ahmadinejad et l'Algérie pour se positionner sur le marché algérien et essentiellement dans le secteur des hydrocarbures. Une cinquantaine de sociétés pétrolières iraniennes prendront part entre le 22 et le 24 mai en cours à Alger à la première édition du salon international du gaz et du pétrole organisé conjointement entre Algeria International Consult AIC et une société iranienne spécialisée dans les expositions. Le salon sera consacré à la présentation des offres techniques des compagnies pétrolières iraniennes dans les activités de raffinage, traitement du GNL, stockage, commercialisation, etc. Les iraniens qui sont confrontés au blocus imposé par l'Occident, veulent intensifier la coopération technique avec l'Algérie pour bénéficier de l'expérience de Sonatrach dans la pétrochimie en particulier en matière de GNL (gaz naturel liquéfié) et de GPL (gaz de pétrole liquéfié). Les iraniens espèrent lancer des projets communs dans le raffinage du pétrole et du gaz à travers la création de sociétés mixtes entre la Sonatrach et la National Iranian Oil Company (NIOC, équivalent iranien de Sonatrach). Le comité de suivi algéro-iranien a élaboré récemment une feuille de route chargée contenant une vingtaine de secteurs où la coopération sera progressivement établie. La position géographique des deux pays leur donne davantage de raison pour renforcer leur coopération économique et stratégique. Au sein du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), l'Iran entend travailler en concertation avec l'Algérie pour se prémunir contre tout retournement négatif du marché. Avec 15% de réserves mondiales de gaz naturel, l'Iran occupe la deuxième position derrière la Russie (27%) et avant le Qatar (14%). La National Iranian Oil Company a envoyé ces derniers mois plusieurs de ses responsables à Alger pour explorer les domaines de la coopération pétrolière et gazière. Des projets sont en phase de développement à Hassi Messaoud. Une société iranienne a d'ailleurs remporté un contrat d'exploration avec la Sonatrach, précise-t-on. Depuis la reprise opérationnelle des relations bilatérales avec l'Iran trente-deux (32) accords ont été signés pour la coopération économique et technique dans plusieurs secteurs d'activité. Téhéran se dit prêt à coopérer avec l'Algérie dans les secteurs de la pétrochimie, de l'habitat et de la construction automobile. Des accords douaniers et fiscaux ont été conclus pour accélérer le flux des investissements. Quatre conventions de coopération dans les domaines de l'agriculture, des transports, de la navigation ont été également signées. Les iraniens veulent aussi renforcer la coopération technique dans les énergies renouvelables. Il est à noter que les échanges bilatéraux entre les deux pays ont atteint un volume de 300 millions d'euros en 2009.