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Face à la crise mondiale, l'inflation solution à l'endettement croissant des Etats ?
Publié dans Le Financier le 25 - 05 - 2010


2ème partie et fin
Par le Docteur Abderrahmane MEBTOUL
3- Amplification de la crise mondiale par l'endettement public des Etats
Le G7 au 31 décembre 2009, totalise 30.000 milliards de dollars de dette publique depuis la crise et seulement pour les USA, pour l'exercice 2010, le Gouvernement américain a présenté un budget de 3 552 milliards de dollars reposant sur un déficit record de 1 750 milliards de dollars en 2009 (12,3 % du PIB, cinq fois le budget annuel de la France). Au déficit budgétaire de 2009, s'ajouteront les déficits de 2010 et 2011, chacun autour de 1000 milliards de dollars. Des déficits qui commencent à inquiéter les marchés, des marchés nerveux, inquiets de la situation excessive de l'endettement public de certains pays. La récente crise mondiale d'octobre 2008 dont les ondes de chocs se font toujours sentir, la semi faillite récente d'Abou Dhabi, et de la crise grecque qui risque de s'étendre à d ‘autres pays européens plus fragiles comme le Portugal, l'Espagne et l'Italie et en cas d'une non maitrise de la dépense publique à une hyperinflation mondiale.
Selon les statistiques données par le journal « Frankfurter Allgemeine début mai 2010, le ratio actifs / retraités est en forte baisse dans les pays industrialisés et si rien n'est fait, (supposant le retour à une croissance solide), au Japon, la dette publique représentera 300% du PIB en 2020, 200% au Royaume Uni, 150% en France, Belgique, Irlande, Grèce, Italie et pour les Etats-Unis atteindrait 500% du PIB en 2040. A court terme, pour l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dans son rapport de mars 2010, les trente pays les plus avancés du globe verront leur dette grimper jusqu'à 100 % de leur richesse produite en 2010, signalant le quasi-doublement de leur endettement en vingt ans, passant d'une crise des banques à une crise de l'endettement des Etats.
Actuellement l'endettement public de l'Europe est évalué 7000 milliards d'euros dont pour la France fin 2009 à 1.489 milliards d'euros représentant 77,6 % du PIB en 2010, et d'ici à 2011, 88,2 % du PIB en Grande-Bretagne 87,6 % pour Allemagne et le Japon où la dette publique du Japon atteindra 204 % du PIB en 2011 et son déficit budgétaire dépassera les 10 % de son PIB. Pourtant ce pays avec les USA à la différence de l'Europe (l'endettement extérieur étant plus faible et ayant une autonomie pour dévaluer), peuvent monétiser leur dette «faire tourner la planche à billets» surtout pour les USA du fait du dollar comme monnaie internationale représentant actuellement plus de 60% des transactions mondiales expliquant les réticences à réformer le système monétaire international. Alors que la BCE voit cette possibilité interdite par ses statuts, encore que la dernière réunion du 11 mai 2010 consacrée à la dette grecque permet à la BCE d'acheter la dette publique dans la zone euro, une initiative sans précédent qui marque un revirement de la stratégie de la Banque centrale européenne, jusqu'alors opposée à une telle mesure. Sur les 750 milliards d'euros du plan de soutien aux pays en difficultés, comme «mobilisables», c'est-à-dire n'existant pas encore, 60 milliards de prêts sont apportés par la Commission européenne, 440 milliards de prêts et garanties par les pays de la zone euro, le FMI pour un montant pouvant atteindre 250 milliards d'euros. Certes il faut relativiser car le produit intérieur global de l'Europe est de plus de 17.000 milliards de dollars moyenne 2009/2010 en 2010 contre 14.000 aux USA et qu'un taux de croissance se calcule à prix constants par rapport à la période antérieure. D'où d'éviter le mythe, du moins à court terme que la résolution de la crise mondiale proviendrait de la Chine, en néant conscient d'un bouleversement géostratégique horizon 2015/2020, des pays émergents ( Brésil, Chine, Inde Russie ) qui ont misé sur la maitrise de la connaissance pilier du développement du XXIème siècle, avec une meilleure gouvernance, un PIB équivalent seulement à celui de l'Allemagne, certes avec un marché intérieur important mais un taux de croissance tiré par la dépense publique dépendante fortement pour ses exportations d' une reprise économique de l'Europe et des USA.
Car, outre qu'il ya de ramener cela sur la population totale, et sur du PIB global ( le PIB pour la Grèce est sans commune mesure avec le poids de sa dette comparé à la France et surtout à l'Allemagne, deux pays qui détiennent la plus grande part de la dette grecque d'où leur implication non désintéressée ) , un taux de 10% d'accroissement sur une valeur faible donne toujours une valeur faible alors que si l'on applique 1/2% sur une valeur plus forte , cela donne une valeur plus importante.
4.- Sans croissance, l'inflation est –elle la solution pour éponger la dette publique ?
Concernant la situation spatio-temporelle de la dette publique, les différents Etats au cours de leur histoire, ont souvent eu recours à la dette pour faire face à de fortes dépenses, comme les guerres par exemple, mais après des périodes de fortes augmentations, la part de la dette dans le PIB a été rapidement réduite, principalement en raison d'une forte hausse de l'inflation qui réduit la valeur réelle de la dette et d'une croissance forte du PIB. Le recours à la dévaluation a également été fort pratiqué, y compris à des moments de l'histoire où la monétisation des échanges n'était pas forcément la règle. En effet, les Etats développés misent sur une forte croissance pour pouvoir réduire les déficits budgétaires et diminuer l'endettement public, mais si la croissance ne dépasse pas 1 à 2% par an sur les années à venir, comment rembourser la dette? Certes existant d'autres options pour réduire la dette publique comme la pression fiscale ; mais le risque est la récession à la lumière de l'expérience nipponne de 1996 et la réduction des dépenses publiques mais se heurtant aux mouvements sociaux.
Alors certains évoquent le recours à l'inflation comme une solution. Selon l'INSEE, pour la France un point d'inflation en plus donne autant de recettes fiscales qu'un point de croissance supplémentaire et dans sa note de conjoncture due mai 2010 la Deutsche Bank note qu'une accélération de l'inflation de 2 à 8% entraînerait une baisse de 21% de la valeur de la dette publique mais avec le risque d'une hyperinflation compte d'une hausse inévitable du taux d'intérêt des nouvelles obligations. Dès lors, l'inflation afin de réduire l'endettement ne peut provenir que de la mise en place des taxes à l'importation expliquant les mesures récentes d'une taxe carbone, des droits et taxes des USA et de l'Europe vis à vis de la Chine afin de pousser ce pays à accepter de réévaluer sa monnaie et dans une perspective à moyen terme à sa réévaluation. Cependant, la valeur du dollar actuellement est largement tributaire de la Chine, tout dépendant du maintien de la signature des Etats Unis et de sa capacité à refinancer ses déficits en recourant à l'endettement extérieur. C'est que la résistance actuelle du dollar face à l'euro , mais surtout dans les années à venir( la situation actuelle étant conjoncturelle ) est liée à la liquidation par les investisseurs américains de leurs positions sur les marchés financiers internationaux. Mais demain, tout dépendra de l‘attitude de la Chine, premier créancier des Etats Unis. Devançant le Japon, la Chine, forte de réserves de change considérables de plus de 2.000 milliards de dollar est le premier créancier mondial des États-Unis.
Selon la FED, au 1er mars 2009, elle détenait 712 milliards de dollars de bons du Trésor. Si la Chine suspend l'achat de bons du Trésor, la valeur de ses avoirs libellés en dollars baissera fortement affectant par ricochet sa situation économique, car toute récession américaine ne peut qu'entrainer une baisse des exportations chinoises d'où en termes géo stratégiques le futur duo à la fois solidaire et contradictoire Chine/USA horizon 20152020. Comme conséquence, si le scenario du repli sur soi se réalise, l'on pourrait assister à plus de croissance à court terme en termes d'Etats Nations pris individuellement plus d'inflation, permettant une dette publique maîtrisée mais durant une courte période avec le risque d'une implosion de l'endettement à moyen et long terme, la période pouvant être rallongée pour le cas de la Chine ou l'Inde du fait de l'importance de leur marché intérieur mais avec des pertes de gain de compétitivité. Car, ces mesures protectionnistes et certaines dévaluations ou réévaluations par zones ( ne pouvant se faire que lorsque la monnaie est autonome -dollar, livre sterling, yen , Yuan- mais pas individuellement au niveau de chaque pays de la zone euro puisque la monnaie est commune expliquant le dilemme grecque) s'ils ont un impact également sur la relance de l'économie interne à chaque zone (re- localiser du travail quitte à ce que les produits soient plus chers), ne feront que diminuer la taux de croissance à l'échelle mondiale pénalisant d'ailleurs les pays pauvres et émergents à moyen terme . Par ailleurs, outre les tensions monétaires par zones géographiques homogènes, cela va à contrecourant des règles de l'organisation mondiale du commerce et de la mondialisation, ce qui ne va pas les dévaluations successives et l'hyperinflation allemande par exemple expliquant le traumatisme psychosociologique des dirigeants allemands misant sur la rigueur budgétaire, plus largement a été dévastateur pour l'économie mondiale dans son ensemble sans compter les risques sociaux et politiques à terme : les guerres ont été malheureusement utilisées comme solution aux crises d'endettement des Etats avec l'émergence de régimes nationalistes d'extrême droite fasciste, l'inflation ayant largement contribué à la venue de d'Adolf Hitler.
5.- Pour des institutions supranationales de régulation
En conclusion, face à cet endettement croissant se pose un véritable dilemme non résolu tant par la théorie que la politique économique : comment concilier un déficit budgétaire facteur de croissance et une rigueur budgétaire permettant de limiter l'inflation et éviter de freiner la croissance. Les politiques dans le cadre des Etats Nations en ce XXIème siècle, s'avérant inefficaces, la solution la plus fiable est une nouvelle régulation institutionnelle supranationale de l'économie mondiale évitant les effets pervers du marché, liant la dynamique économique et la dynamique sociale, la sphère réelle et financière dans le cadre d'une symbiose des relations entre le Nord et le Sud évitant cette injustice planétaire (les dirigeants du Sud étant grandement responsables, faute d'une bonne gouvernance dont une grande corruption) et dont le destin est solidaire, afin de permettre un sacrifice partagé face aux ajustements sociaux nécessaires, condition d' un retour à la croissance mondiale mais nécessairement différent dans sa structure par rapport à l'ère de la matérialité du XXème siècle et tenant compte d'un nouveau modèle de consommation énergétique.
* Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d'Université en management stratégique


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