Le tribunal de Sidi M'hamed, relevant de la Cour d'Alger, a statué, avant-hier, sur l'affaire de trois jeunes Harraga algériens dont la moyenne d'âge est de vingt ans, jugés pour tentative d'émigration clandestine, embarquement clandestin et fausses déclarations. Selon les débats contradictoires qui ont eu lieu au cours du procès, où les trois accusés comparaissaient détenus, ces derniers avaient au début embarqué un navire battant pavillon italien, à partir du port d'Alger. Ils planifiaient en fait de rallier les côtes espagnoles sur la base des informations qui étaient en leur possession, selon lesquelles le bateau devait transiter par un port espagnol. Bien mal leur a pris. Le bateau ne passera point par la terre ibérique mais, à l'insu total des trois faux passagers planqués quelque part dans le navire italien, ce dernier mettra le cap vers la Grèce. Ce n'était en fait qu'une petite escale technique, puisque le bateau continuera sa traversée méditerranéenne en direction d'Israel. Et nos trois harraga se retrouveront sur les terres occupées, en Palestine, d'où ils ont été refoulées après une longue et non moins accablante enquête menée par les services de sécurités israéliens. A noter que, par ailleurs, que la mère d'un des trois coaccusés était présente à l'audience, en qualité de témoin et de tuteur légitime, et a déclaré, toute en larmes, que son fils et ses amis avaient été arrêtés après avoir été dénoncés par des Egyptiens. Histoire, peut-être, de « politiser » astucieusement l'affaire et une tentative de cette mère au foyer de chatouiller le sentiment patriotique des juges ? C'est possible. En tout cas, ce fait, réel ou inventé, n'avait aucune incidence ni valeur de circonstances atténuantes, aux yeux des magistrats, sur ce dossier purement pénal. Toujours est-il que, selon les faits rapportés sur l'acte d'accusation, les trois jeunes hommes ont passé quatre mois dans une prison israélienne. Selon eux, ils ont été torturés et accusés d'appartenir aux groupes terroristes. Lors de leur procès, là-bas, ils bénéficièrent de la relaxe. De retour en Algérie, ils ont été arrêtés et poursuivi pour fausses déclarations. Ils déclarèrent être de nationalité palestinienne. Les trois jeunes hommes, comparus devant le tribunal, ont exprimé leur regret. A l'issue de l'audience, le juge a décidé de mettre en délibéré l'affaire. Le verdict sera prononcé dimanche prochain, indique-t-on de source judiciaire.