Au bout de deux semaines de délibéré, le tribunal de Sidi M'hamed, relevant de la Cour d'Alger, a rendu son verdict dans l'affaire des quatre jeunes Harraga algériens, dont la moyenne d'âge est de vingt ans, qui sont partis vers l'Espagne, mais se sont retrouvés à leur grande surprise emprisonnés dans les terres occupées par les autorités israéliennes. Ainsi, le tribunal a condamné les trois prévenus à une peine de 8 mois de prison avec sursis, assortie d'une amende de 20.000 DA pour chacun, et ce pour «tentative d'émigration clandestine, embarquement clandestin et fausses déclarations», a-t-on appris d'une source proche de ce dossier. Selon les débats contradictoires qui ont eu lieu au cours du procès, tenu il y a deux semaines, où les quatre accusés comparaissaient, ces derniers avaient au début embarqué dans un navire battant pavillon italien, à partir du port d'Alger. Ils planifiaient en fait de rallier les côtes espagnoles sur la base des informations qui étaient en leur possession, selon lesquelles le bateau devait transiter par un port espagnol. Bien mal leur a pris. Le bateau ne passera point par la terre ibérique mais, à l'insu total des trois faux passagers planqués quelque part dans le navire italien, ce dernier mettra le cap vers la Grèce. Ce n'était en fait qu'une petite escale technique, puisque le bateau continuera sa traversée méditerranéenne en direction d'Israël. Et nos trois harraga se retrouveront sur les terres occupées, en Palestine, d'où ils ont été refoulés après une longue et non moins accablante enquête menée par les services de sécurités israéliens, qui les ont incarcérés trois mois durant dans la prison de «Ramala», car elles les soupçonnaient de «lien avec une organisation terroriste, très probablement Al-Qaïda au Maghreb». A noter , par ailleurs, que la mère d'un des trois coaccusés était présente à l'audience, en qualité de témoin et de tuteur légitime, et a déclaré, toute en larmes, que son fils et ses amis avaient été arrêtés après avoir été dénoncés par des Egyptiens, qui les ont livrés aux autorités de Tel-Aviv. Affirmation qui s'est avérée finalement véridique après l'enquête diligentée par les autorités algériennes. Toujours est-il que, selon les faits rapportés sur l'acte d'accusation, les quatre jeunes hommes ont passé trois mois dans une prison israélienne. Selon eux, ils ont été torturés et accusés d'appartenir aux groupes terroristes. Lors de leur procès, là-bas, ils bénéficièrent de la relaxe. De retour en Algérie, ils ont été arrêtés et poursuivis pour fausses déclarations. Ils déclarèrent être de nationalité palestinienne. Les trois jeunes hommes, comparus devant le tribunal, ont exprimé leur regret. A l'issue de l'audience, le juge a décidé de mettre en délibéré l'affaire. Le verdict sera prononcé dimanche prochain, indique-t-on de source judiciaire